Mercredi 23/09/15
Départ enfin décidé après attente d’une météo acceptable et donc profité pour faire quelques améliorations sur MAX ( Modification ferrure d’étrave et davier pour relever l’ancre avec son joli guindeau électrique et ajout de 2 taquets et chaumards pour rendre plus facile l’amarrage à l’avant réduit par la nouvelle disposition de l’ancre désormais établie sur le pont et plus dans la baille à mouillage, petit coffre en cp marin pour batterie tribord qui permet de profiter d’un coffre supplémentaire dans le bateau, avitaillement quasi pour 1 tour du monde car le capitaine mange beaucoup, quelques pares battages supplément et nouvelles jumelles top, etc…)
Départ vers midi, beau temps, vent d’ouest tournant ensuite sud-ouest.
Regroupement à 17h30 pour passage du raz avant la renverse et arrivée au mouillage à 19h30.
Nous sommes accueillis par un sympathique dauphin en se demandant s’il ne confond pas notre ancre avec un hameçon tellement il est joueur !
1er diner d’escale dans le restaurant conseillé par Dorothée, super et merci, à recommander + encore !
Jeudi 24
Réveil 6h30, petit déjeuner et départ à 9h30 direction l’Aber Ildut.
On tâtonne un peu avec le GPS et le pilote mais finalement apprivoisés et arrivée 15h, mouillage sur ligne, petit tour à terre en annexe et retour à bord d’ ENAWEN pour déguster un très bon crabe cuit par Marie Claude la veille juste avant de quitter Kérity !
Vendredi 25
Sortie de l’Aber Wrac’h à 10h. Beau temps, de la houle et pas de vent…
Nous prenons de concert le chenal méridional de Portsall après quelques discussions avec Michel sur les routes préconisées par nos GPS respectifs. Ca bouillonne pas mal. Du rase cailloux dans le chenal de Portsall au moteur… Mise en action de la super ligne de traîne confectionnée à notre intention par Vincent (Drezen of course !) et un magnifique lieu la baptise ! il sera dégusté plus tard, cuit maison !
Arrivée au ponton de l’Aber Wrac’h à 15h, soirée resto et bonne nuit bien méritée !
Samedi 26
Départ à 9h30 direction Île de Batz
On prend le chenal de la Malouine, navigation au près et moteur à partir de la bouée Lizen (11h30) faute de vent et nous rapprochons de la côte pour en reprendre du vent. 13h,man ar Ross, on se met à la cape et tentative de pêche sans récompense…Sight !
Arrivée à Batz 18h45 et mouillage.
On décide alors d’aller à terre en annexe sachant que la mer baisse ( fin calcul des marées..) et je prends mes bottes ( Natacha regrettera de ne pas l’avoir fait…hihi !)
On s’engouffre dans une crêperie et rencontre avec un groupe associatif très rigolo et vantons la beauté de notre fief bigouden ! Une très bonne soirée qui finit dans la vase du port en portant l’annexe jusqu’au « pied « de MAX..Pôvres piètres piétons que nous sommes devenus sauf que Vincent est bien botté..hihi !
Dimanche 27
Lever tôt 7h et départ accéléré 8h cause marée qui descend vite..
Vrai départ de la sortie du port à 9h, le temps de remonter l’annexe sur les bossoirs et nous suivons ENAWEN. Vent d’Est…et le vent vient d’Est justement !
10h on hisse la voile et tirons des bords évidemment.
Je pense suivre ENAWEN sans souci particulier sauf qu’il est devant, invisible sous notre génois et décalé d’un bon mille sur tribord.
Et boum ! Un creux de vague et un premier choc ! Le bateau s’arrête une quinzaine de secondes, perché sur un caillou sans bouillonnement ni trace autour! MAX gite sur tribord et tape au niveau du pied de mat puis se dégage à la houle suivante, avance un peu et Re Boum ! Là, le bateau se rassoit sur le caillou mais sur le safran ce coup-ci !
Barre bloquée, je me demande si on coule, Natacha soulève immédiatement le plancher et curieusement pas d’entrée d’eau, donc au moins « un » peu rassuré. J’étais déjà à préparer le dégoupillage du Bib et annule. Contact VHF avec Michel qui se déroute immédiatement pour nous rejoindre.
Pendant ce temps, MAX se cale au largue, génois et gv sur bâbord. On arrive à enrouler le génois assez facilement mais que nenni pour la gv en tension avec un bon vent !
Bien partis pour l’Angleterre, Michel nous rattrape et lance une amarre qu’il ne connaît que trop bien depuis la création du VDE et les aventures de quelques membres.
Grâce à son expérience et son talent, il nous remet bout au vent et pouvons enfin affaler la gv !
Je peux stopper le raguage inévitable de l’amarre (un chouia d’occasion..) par l’épais morceau de cuir de zébu laissé par Vincent (Drezen of course).
La suite est heureusement sans encombre pour remorquage jusqu’à Roscoff ou re « coup de chance » (si on peut dire ainsi ?) car il est midi passé et Cyril, de la capitainerie de Roscoff, en coupure déjeuner entend malgré tout l’appel VHF de Michel et viens nous accueillir à l’entrée du port et nous remorque à couple de son Zodiac jusqu’au ponton…en marche arrière !
C’est un soulagement mais gros mystère de ce qui se passe en dessous. A part un gros paquet de goémon autour du safran, on ne voit rien et il ne reste que les formalités à faire à la capitainerie et attendre le lendemain pour sortir MAX.
Alors, après avoir taper le rocher, pourquoi pas se taper la cloche ! Natacha nous cuisine le magnifique lieu pêché la veille sur MAX et on le déguste sur MAX !
Lundi 28 et suivants…Terre…Terre ! dit le perroquet…
C’est Gwendal, le collègue de Cyril qui emmène MAX jusqu’au Lift, toujours en couple du zodiac et en marche arrière.
Premières découvertes des dégâts :
Dérive rouillée jusqu’à l’os si elle en avait un et pliée très correctement vers bâbord. Normal qu’on ne pouvait plus la remonter
Le safran fait pareil parallèle mais symétrique sur tribord bien que toujours dans l’axe ce qui a facilité le boulot d’ENAWEN et du Zodiac pour les remorquages. Devenu quasi bi-quille et barre à zéro pour l’éternité !
Quant à la coque, on trouve des traces de frottement de 50cm aux alentours des passes coque des toilettes, gel coat et délaminages plus profonds à quelques endroits.
Bref, nous contactons le chantier le plus proche et réputé Yvin et l’assurance.
Mr Yvin vient, constate et nous avoue être débordé et nous relie à un confrère de Morlaix plus disponible et de confiance.
Délai plus court mais MAX devra aller à ce chantier mais possible par mer en redressant la mèche de gouvernail !!
L’expert vient le lendemain seul et avalise la remise à l’eau en réparation sommaire pour aller au chantier par mer.
Vu le devis reçu, il nous germe l’idée de rebrousser chemin jusqu’à chez nous et faire réparer à Pors Moro, plus près pour veiller aux travaux.
Nous en parlons à Yvin, ok ok pourquoi pas mais curieusement ne réussit pas à redresser suffisamment la mèche et rajouté un gros furoncle de soudure sur la mèche qui rend définitivement l’idée de la remettre en place…
Re négociation avec l’expert et ok retour par camion à Pors Moro. Le moindre mal.
On continue les jours suivant à consulter pour éventuelles solutions pour avoir un gouvernail provisoire, une sourde espérance de pouvoir repartir et ne pas abandonner MAX en terre Léonarde.
Aussi, nous épluchons la route précise de MAX avec les traces du Gps, comparons avec la carte pour trouver l’explication de l’accident. La balise du « pot de fer » est assez loin de notre passage sauf que le GPS Hummerbird n’indique pas de roche. Sur la carte, 2 cailloux proches existent bien et marqués à 30 cm au dessous à marée basse. Nous avions en principe 2m d’eau mais 1m30 de tirant d’eau et passés juste à 1 bon creux de Houle. La dérive s’est coincée dans le rocher, puis MAX s’est dégagé à la vague suivante (dérive tordue mais on ne savait pas) puis MAX a replongé au creux suivant et s’est assis sur le safran et le pliant avec la même délicatesse, autrement dit faussée de 30° et bloquée bien que dans l’axe de route.
On va donc patienter et vivoter de croisières gastronomiques locales en visites touristiques (Morlaix, Carantec avec baignade de Natacha sous notre bienveillante surveillance car niet la splendide Thalasso de Roscoff too much et snob, vallée des 1000 saints ou lac de Guerlédan, babyfoot, jardin botanique..etc.… Un programme mieux qu’au Club Med !).
Très belle surprise aussi de voir arriver Franck, Aline et Hénaff (King canin des pontons !), une retrouvaille qui a fait chaud au cœur et de rigoler !
Ce n’est pas le tout, mais on finit par s’ennuyer, la mer nous appelle et Ste Météo nous met un pied dans le derrière !
Malgré la peine de laisser MAX, presque comme un abandon de navire, on accepte volontiers la proposition du capitaine Michel de nous accepter à bord accompagnés de notre Skipper saxophoniste et faire route retour en ajoutant des variantes si possible comme Ouessant et donner à cette croisière tronquée le relief d’une belle Ponantoise malgré les épreuves.
Démâtage de MAX et préparation pour transport camion le 07 octobre.
ON REPART ! Cap sur l’Aber Wrac’h, tout au moteur et cadeau royal de consolation par nos amis les dauphins ! On assiste à un véritable spectacle ! Je dirais même mieux qu’un ballet à l’Opéra ! Organisé spécialement pour nous avec une eau claire, bleue transparente qui fait penser aux Glénan les jours magiques. Carrément le pacifique ! Ne ratez pas les vidéos !
Comme c’est bon d’être sur l’eau.
Arrivés à L’Aber Wrac’h, nous sommes invités au ponton des grands voiliers, très chic et donc on investit un bon resto pour fêter ça !
Vendredi 09
On ne mollit pas et cap sur Ouessant !
Ce qui nous permet de gonfler l’annexe d’ENAWEN et de regretter la qualité de l’accueil et menu du restaurant que nous avons malheureusement pas bien choisi. C’est rare de notre part, veuillez nous excuser, Mr le Président du vénérable VDE. On fera plus. Promis.
Samedi 10
On part tôt pour l’Île de Sein, arrivée vers 15h.
On traîne un peu à terre avec plaisir et booster le podomètre de Michel sans oublier les apéros traditionnels et bien reçus ici.
Retour à bord(*) et diner léger avec soupe de poissons y croutons, foie gras importé et participé en fabrication par Natacha et son cousin du sud-ouest, le tout arrosé de Péchèrent du même coin ou presque.
On a évité la sieste des Papys ! … (à l’arrivée après apéro et petite restauration à bord, c’était bien parti … !) mais l’équipière veillait sur les « beaux » au bois dormant.
(*) Surprise de découvrir un modeste Zodiac d’une dizaine de mètres (+ 2 moteurs 300cv bêtes) amarré à une bouée voisine. Leur propriétaire nous a laissé sa VHF à fond ? Michel, toujours espiègle décide d’arraisonner et d’aborder ce bateau, probablement des trafiquants de drogue (d’après sa description des bonnes infos de TF1). Las, Michel ne peut deviner l’horrible piège ! En effet, une affreuse musique comme on en écoute que dans les toilettes de supermarché se déclenche dans la nuit et on est aux premières loges jusqu’à remonter l’ancre…
Dimanche 11
Dernière étape, retour à Kérity et le plaisir d’être accueillis à cap Caval par Locmaria, Esprit de Sel et Ruzed Coz qui nous escortent (des fois en trichant avec leurs moteurs.. ?hummm ?) jusqu’au quai ou…. les vannes commencent à fuser gentiment au sujet de l’absence de MAX et des qualités maritimes de son équipage.
Notez que nous garderons au MAX possible notre sens de l’humour et en tirerons les leçons nécessaires.
Vous pourrez SURTOUT compter aussi sur l’expérience de marin sauveteur étendue grâce à nous, de notre ami Michel Labidurie pour les ricaneurs qui ne sont pas pour autant à l’abri d’un incident de ce genre ou d’un autre.
En tout cas, merci à toutes et tous de votre soutien et des nombreux messages captés essentiellement par Michel et propositions d’assistance morales et même automobilesques ( !).
Nous avons tout de même vécu de superbes moments avec MAX et ENAWEN et faut pas trop hésiter à se joindre pour une prochaine balade de 2 ou 3 semaines si quelques-unes et uns d’entre vous auront le temps de partir + que quelques jours, ça vaut vraiment le coup.
L’équipage de MAX