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La Glénoise – Journal de Bord de Ruzed Coz 2

Extraits du journal de bord de Ruzed Coz 2

 Participants :

AHËL (Yannick et Brigitte)

AR WELLEN (Gilles, Dorothée, Paol et Loisa)

ENAWEN (Michel)

EON MOR (Philippe)

JONAS II (Alain et Annie)

RUZED COZ 2 (Marc)

 

Dimanche 7 juillet 2013

Ou plutôt samedi 6 juillet après midi…

– Départ demain matin, à 10 heures à la Poire.

– D’accord, on y sera, je vais mettre mon voilier au bout de la digue nord, il y a plus d’eau, comme ça je pourrais me lever une heure plus tard demain…

Rendez-vous est donc donné aux cinq participants du VdE à cette nouvelle ‘mini croisière’ de vacances, qui doit mener nos voiliers de Kérity a Belle Ile, en fonction du vent, des marées, des places de port, et en passant par les iles sur le chemin.

– Bonne soirée à tous et soyez en forme demain, pour ces 5 jours de navigation.

Chacun avitaille son bateau, au quai ou le long de la digue. Demain matin à 8h30 il n’y aura plus d’eau au quai, il faut donc mettre les bateaux ce soir au bout de la digue Nord pour pouvoir partir à l’heure,  ou bien prévoir de se lever assez tôt… à 8h30 il n’y aura plus assez d’eau.

 

Dimanche matin 7 juillet 2013

A 8 heures tout le monde est sur le quai, prêt à partir, pain frais sous le bras, paré pour rejoindre son navire. Enfin, tout le monde, ou presque… Un des voiliers, sensé partir avec nous, nous inquiète un peu: il est toujours à quai, branché au bout de sa rallonge électrique. A  8 heures l’eau descend très très vite et dans 15 minutes ce bateau sera posé sur le fond, dans l’impossibilité de partir, et ni son skipper, ni son équipage ne sont là…  On attend, on essaie de joindre le skipper avant que l’échéance n’arrive… Et effectivement, les prévisions sont justes, à 8h30 le bateau est planté sur le fond, incapable de partir avant…  environ 5 heures ! Et tout le monde commence à partir vers son propre bateau, au bout de la jetée ou au mouillage, de peur de se retrouver sous peu dans la même situation, bateau posé sur le fond. Une rapide concertation a la VHF, nous fait prendre le malheureux équipage en pitié, et nous décidons donc de l’attendre quand même, en s’amarrant à la Poire, et en pénalisant le skipper de quelques tournées générales… Le départ est donc reporté à 14heures, dans 5 heures, lorsqu’il y aura suffisamment d’eau pour y faire enfin flotter Ar Wellen… Et oui, c’est ça la mer en Bretagne, il y a des marées, et ça change tous les jours. Mais en attendant, ce soir, tard, s’il y a du vent, ce sera les Glénan ! Gageons que les retardataires feront de plus savants calculs la prochaine fois.

13h51, « Ar Wellen, Ar Wellen pour Enawen, vous en êtes où » ? « Ici Ar Wellen ça va, la, mer monte*. On devrait pouvoir décoller dans dix minutes » « Bien reçu, on se prépare** ». Le canal 6 de la VHF commence à fumer… Et puis, enfin, à 14h08 Ar Wellen sort du port de Kérity, triomphant des basses eaux, toutes voiles dehors. « Vent des Etocs à Vent des Etocs, Direction les Glénan, vent force 2, Nord Est, on sort par le chenal de Pénarguer, direction Les Glénan ». Vent dans le nez oui, ou presque !.

A 15h30 on vire Spinneg.

16h, 1.5 KNTS… Rencontre de Jacques sur Milou, à Ar Guisty venant de Ste Marine et se dirigeant (lentement) vers Spinneg.

17h20 toujours la pétole, on demande à la flotte de se mettre au moteur pour tenter d’arriver aux Bluiniers avant la nuit (à la voile, elle est prévue demain vers 10h30 au GPS…).

18h, un peu de vent enfin, Force 3 NE. Ça y est, on navigue à la voile ! Stoppez les moteurs !

20h30, chenal des Bluiniers embouqué puis mouillage forain de la flotte au Sud de Fort Cigogne, à l’abri du vent du NE de la nuit. Les annexes sont mises à l’eau (Michel et Gilles) et on se retrouve à bord du bateau de Philippe pour notre premier dîner. Magnifique coucher de soleil sur les Glénan (ce ne sera pas le dernier), et vent d’Est force 3 annoncé pour la nuit. Au lit à 23h.

Ndlr : * Ha bon ? ** il faut 15 minutes de plus pour nous rejoindre à la Poire

Lundi 9h, réveil de la flotte

Nuit paisible mais, en y regardant bien, le bateau de Philippe a disparu de notre vue pendant la nuit ! En cherchant bien, on le retrouve à quelques centaines de mètres de l’endroit où il était hier soir. A la VHF, il nous confirme avoir chassé sur son ancre et, comme il y a un peu de monde aux alentours, il s’est éloigné de 200m pour dormir tranquille. Tout le monde est en forme, vent Est, force 2/3. Hier soir, nous avons décidé d’un commun accord d’aviser chaque jour en fonction de la météo du prochain mouillage du soir, en limitant les distance pour permettre à tous de profiter du beau temps (les enfants veulent aller se baigner!). Ce matin on visite les mouillages de st Nicolas en flânant, Ahël monte sur une taupinière et reussi à se dégager par des manœuvres savantes. La plage de sable blanc de l’ile de Guiriden nous attire irrésistiblement au loin, et nous décidons d’aller y mouiller en ce magnifique début d’après-midi. Site magnifique et bain stimulant, l’eau étant un peu… fraîche. Mais tout le monde y va. Casse-croûte sur la plage, sieste et départ pour visiter le tour du Loch par le nord, direction Penfret. Et c’est au sud de Penfret, au large qu’on s’aperçoit qu’on a perdu Ar Wellen en cours de route ! Rien de grave, à la VHF, il nous informe qu’il fait des ronds dans l’eau pour pêcher le maquereau. 17H, un avis de vent direction NE nous fait décider de changer de destination au profit d’un endroit mieux abrité pour passer la nuit. On choisit donc l’anse de Stervar au Sud de l’ile du Loch, comme point de chute. Après un bref périple, poussés par le vent, l’anse Stervar nous offre son abri, déjà occupé par plusieurs voiliers (une douzaine). La mer est haute et doit baisser de 4,50m, mais connaissant un peu le coin pour y avoir déjà mouillé, on se rapproche de la plage en calculant la hauteur d’eau nécessaire à marée basse en fonction des tirants d’eau de chaque voilier. Philippe et moi restons au plus près de la plage après un calcul scientifique de hauteur d’eau et malgré l’avertissement d’un gars du coin : ‘attention il y a des cailloux là-dessous !’. Oui, mais notre sondeur nous dit que là, c’est bon ! S’en suit un excellent bain de mer dans une eau à 17° (environ) et ensuite un repas sur la plage avec BBQ (apporté par Philippe) de maquereaux (pêchés par Ar Wellen). Au programme, il y a pire : maquereaux grillés, nouilles aux sardines, courgettes du jardin, arrosés d’un petit blanc encore frais. A 22h, tout le monde est au lit !

A 0h (environ), réveil brutal ! Ruzed Coz vient d’émettre un bruit très fort d’origine et de nature indéterminées, qui m’a vite réveillé d’un sommeil profond. Je consulte l’alarme de mouillage et le GPS et constate que le bateau n’a pas changé de place. Il fait nuit noire, rien à voir dehors par les hublots. Un temps de réflexion… et un nouveau coup de boutoir. Je sors la tête dehors et vois de la lumière dans le bateau de Philippe à quelques mètres, et un nouveau bruit sourd, mais pas sur mon bateau, sur celui de Philippe. Ok, j’ai compris… La mer est calme mais il est minuit, environ l’heure prévue de la marée basse, et nos bateaux sont en train de caresser les cailloux annoncés, qui doivent se trouver quelque part sous le saumon, vu que le sondeur annonce encore un mètre cinquante d’eau en dessous. Nous raclons un (des) rochers dans une zone sableuse. Pas de panique, c’est presque l’heure de la renverse, le bruit est fort mais le choc semble faible, il n’y a pas de risque majeur. Je retourne donc à ma bannette et attends que ça se passe… Ce qui ne manque pas d’arriver : un quart d’heure plus tard le calme est revenu et le sommeil du juste revient du même coup. On verra l’état de la peinture du saumon au prochain carénage.

 

Mardi 9h. Hurry up !

Beau temps sur les Glénan, comme d’hab. Et oui, on s’habitue vite à la chaleur. A 10h, départ de l’anse Stervar, à la voile, pour… ? On contourne l’ile du Loch, on entre dans la chambre, puis… plus de vent. On continue au moteur pour sortir des Glénan par le Nord, direction l’ile aux Moutons, à quelques encablures. Le vent revient en cours de route, et Ahël nous quitte pour retourner à Kérity, comme prévu. Vers 14h, nous arrivons à l’ile aux Moutons, devant le phare, à l’est. Un gros catamaran me grille la priorité pour prendre effrontément son mouillage à la place que je visais. Bon, je vais aller à côté mais c’est moins confortable pour accueillir 4 bateaux à couple. Finalement, on y arrive, dans une mer un peu levée et sous un soleil de plomb. Sieste sans manger pour les vétérans qui ont mal dormi, repas à bord d’Enawen pour les autres. A 16h, bonne nouvelle : la température de l’eau, selon Philippe, est à 20°, ce qui montre qu’elle a grimpé d’un degré depuis hier ! Pour ma part, je dirais plutôt 17 ou 18°, mais c’est déjà pas mal pour ici, en pleine mer. Déplacement en annexe jusqu’à l’ilot le plus proche, qui n’est plus très grand (une dizaine de mètres carrés de plage et de rochers) vu que la mer est haute. Et là, surprise, une eau à plus de 20° nous attend! On se baigne avec les enfants, il fait beau, le site est magnifique, et nous sommes quasiment seuls. Quand on en a assez, on décide de rester là pour la nuit, malgré le fort clapot dû au vent de NE. On sépare donc les bateaux pour la nuit, à l’ancre sauf Philippe qui se met sur la tome. Un petit tour de l’ile, à pieds, nous permet d’admirer l’ile avec sa foultitude d’oiseaux de mer (huitriers pie, sterns, etc…), et de rencontrer l’ornithorinx, heu pardon, l’ornithologue qui surveille ces oiseaux et leurs nichées de près, en vivant seul ici pendant 3 mois… Ensuite repas à bord d’Enawen.  Au menu, omelette des Glénan, mais sans les lardons (oubliés), que l’on baptise ‘omelette des Moutons’. Puis la nuit tombe sur un magnifique coucher de soleil qui annonce aussi un lever de la mer où le clapot devient plus fort. Et c’est en regardant ça qu’on s’aperçoit qu’Ar Wellen a chassé sur son ancre et se trouve à quelques petits mètres des rochers ! Manœuvre d’urgence du type ‘commando’ pour arriver sur le bateau en catastrophe à bord de l’annexe et au milieu du clapot, démarrage difficile du moteur qui touche déjà les rochers et les algues, lever de l’ancre, déplacement d’une centaine de mètres au milieu de la baie, nouveau mouillage, avec une deuxième ancre en secours. Tout s’est bien passé, mais il était temps. Et hop, tout le monde au lit avec l’annexe, dans le clapot et la pénombre pour un sommeil bien mérité et malgré un fort mal de mer de certain (e), dû à la houle.

Mercredi 7h30

La nuit a été bonne et réparatrice, mais fort secouée… La houle est forte car elle n’est pas arrêtée par la barre rocheuse à marée haute, et notre malade n’est pas en forme. On lève l’ancre en urgence pour tenter de soigner ce mal de mer récalcitrant en navigant en pleine eau. Direction Beg Meil, en passant par le sud des Moutons. Vent force 3 jusqu’à la Rouge des Glénan, mollissant rapidement, et devenant changeant en direction. La santé va mieux. Pétole devant Loctudy, puis vent, pas de vent, vent, pas de vent, etc… Au moteur pour rallier Beg Meil finalement, et puis le vent revient, mais de NE il ne nous facilite pas la tâche en se mettant dans notre nez. Et puis un avis de vent de NE force 5/6 pour la nuit nous incline à chercher un mouillage plus confortable après cette nuit éprouvante, et à changer la destination car nous ne trouverons pas d’endroit abrité sur Beg Meil. Et comme nous ne voulons pas que le mal de mer se remette de la partie, nous devons trouver un mouillage abrité. Michel sur Enawen part en éclaireur, bientôt suivi par Philippe sur Eon Mor, pour tenter de trouver un havre pour la nuit en explorant la côte sud de Concarneau, qui est abritée. La VHF nous apprend que cette côte est… saturée, et mal accessible. Et ce qui devait se produire se produit : « Eon Mor de Enawen, pas par là, il n’y a pas d’eau et il y a des rochers… (silence). Ça y est ! ‘Clonc’ j’ai talonné ma dérive est encore coincée en position basse… ». Ce qui signifie en clair qu’il falloir une profondeur d’eau de plus d’1m70 à marée basse pour qu’Enawen ne souffre pas de la dérive. Donc, à la VHF, on décide d’aller dormir au ponton de Concarneau et Michel s’occupe de nous trouver quatre bonnes places avec la capitainerie. Pendant ce temps, de fortes rafales de vent dans le chenal d’accès au port font faire un empannage sauvage à Eon Mor qui en casse son vit de mulet… Va falloir réparer ça ce soir ou demain si on veut repartir ! A l’arrière, c’est Ar Wellen qui tire son épingle du jeu en régatant avec Ruzed Coz qui ne peut pas le rattraper. Ses voiles sont enfin bien réglées ! A 18h, Michel nous accueille au ponton du port de plaisance de Concarneau, pour une soirée au calme, à la douche et au casse-croûte. Au programme : moule frite sur le port et nuit au calme malgré le vent fort. Cà fait du bien après 3 jours de mer. Par hasard, au retour, on trouve le bateau d’Alain et Annie, Jonas amarré au début du ponton. Ils ne sont pas là mais on les réveillera demain.

 

Jeudi 11 7h

Réveil dans une marina qui dort, sous un soleil un peu frais, pour une bonne douche chaude à la capitainerie. Ensuite, les croissants frais nous attendent sur le ponton. Départ à 10h pour les Glénan, avec un vent NE force 2/3, sur une mer houleuse. Bonne marche jusqu’à l’ilot de Guiriden où le sable nous attend à nouveau. Michel arrive à décoincer sa dérive en jouant au billard avec les rochers (275 € d’économisés!). Repas sur la plage avec baignades, et mouillages à quelques mètres de la plage. Puis baignade, farniente, etc… Départ à 16h pour St Nicolas où l’on prévoit de passer la nuit à l’abri du NE. Peu de vent mais de la houle et c’est au moteur que le mouillage est atteint. Ruzed Coz, lui, se prend l’envie d’aller faire un coup de pêche pour ramener du frais pour ce soir. Après quelques lieux et maquereau, retour vers les autres qui sont déjà arrivés derrière St Nicolas, à l’ancre. Repas à terre avec BBQ de poissons magistralement préparé par Philippe, accompagné de la salade de Dorothée et du taboulé d’Annie, aussi bons les uns que les autres… Festin, puis nuit calme malgré le vent de NE.

Vendredi 9h

Beau temps ! Vent NE force 3 / 4. Croissants frais livrés à bord… Départ à 10h15, les Bluiniers à 10h30, et arrivée à Lesconil à 12h. Belle ballade avec un bon vent grand largue NE force 4. Repas au ponton de Lesconil, qui se retrouve au complet. Rencontré Daniel et ?, amis de Gilles qui arrivent de Bretagne Nord sur Ar Vague. Repas pris ensemble dans le cockpit d’Enawen avec excellent repas préparé par Gilles. Départ forcé faute de place à 13h15, pour Kérity. Pas de vent, ou peu. Arrivée au quai à 17h.

Belle ballade de 6 jours, avec une bonne ambiance amicale. Merci à tous.


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