Une fausse Gléno-Concarnoise, mais une vraie fortune de mer … et demie
Cette première mini-croisière devait nous amener sur 3 jours aux Glénan puis à Concarneau, la météo en a décidé autrement.
Pourtant 4 voiliers et leurs 4 skippers en solitaire avez répondu à l’appel du large
- BRIDAN II et Daniel
- ENAWEN et Michel
- KANENN MOR et Jean-Paul
- RUZED COZ 2 et Marc
En ce mardi 16 mai, 2 voiliers sont à quai, 2 partent de leur bouée et c’est à 10h40 que tout le monde quitte le port de Kérity
Rapidement, le vent faible, sa direction E-SE et la pluie annoncée pour le lendemain nous fait choisir une escale plus animée et c’est vers Sainte-Marine que nous pointons nos étraves.
Premier abandon avant Lesconil de KANENN MOR qui fait demi-tour et rentre sur Kérity. Peu de vent, des alternances voile moteur, un temps gris, nous arrivons à Sainte Marine à 16h40. Le personnel de la capitainerie nous accueille et nous affecte 3 places au ponton D.
Nous sommes en train de peaufiner notre amarrage quand Jean-Jacques et Ghislaine, en train de faire des essais de leur toute nouvelle annexe nous rendent visite et nous invitent à leur bord.
L’apéritif se passera sur POPEYE, un magnifique Feeling 39 DI, qui malgré ses 18 ans semble juste sorti du chantier Kirié. C’est assez tard que nous rejoignons nos bords respectifs, après qu’une rapide réunion des skippers ait décidé d’un briefing le lendemain à 10h.
Le lendemain, la pluie ayant commencé à tomber à 8h sans discontinuer, le vent étant proche de 0 nœud avec des rafales à 1, décision est prise d’un café au bar de la cale qui sera suivi d’un excellent déjeuner au même endroit.
Départ plus que mouvementé vers 13h00. En effet la fin du jusant induit un fort courant descendant dans l’Odet, qui a donc tendance à nous renvoyer contre le ponton. Le vent d’Ouest latéral rajoute une autre difficulté à la manœuvre.
X part donc violemment en marche arrière et en travers avant de repartir tout aussi violemment en marche avant mais toujours en travers. Y lui, tente une manœuvre désespérée pour passer par-dessus le ponton. Seul Z, ayant finement attendu et observé les ébats de ses camarades, s’en sert pour un départ maîtrisé.
C’est sous une pluie ininterrompue que nous cherchons les risées qui nous permettrons de naviguer parfois à 5-6 nœuds. Malheureusement les tirages de bords sont obligatoires, le vent venant de face.
La douleur intercostale, conséquence d’une chute sur les pontons glissants de Sainte-Marine, se réveillant en se refroidissant, Michel, ayant quelques difficultés à border ses voiles, décide alors d’affaler et de faire route directe au moteur
Il en prévient ses camarades de jeu, qui préfèrent tirer au large afin de bénéficier d’un peu d’air.
C’est alors que se rapprochant de Locarec et de la Poire, ENAWEN se prend subrepticement un bout de casier dans l’hélice.
Après avoir tenté quelques manœuvres avant-arrière pour tenter de s’en débarrasser, il est temps de mouiller l’ancre afin d’assurer la sécurité du navire.
Mais le vent ayant forci, l’ancre chasse et n’arrive à crocher, qu’arrivée dans les roches bordant le nord de Locarec.
Trop tard il n’y a plus assez d’eau et ENAWEN se met à tosser sur les roches.
Quelques essais au moteur plus tard, le bout est libéré, mais le manque d’eau ne permet pas de dégager le voilier.
Appel est donc fait par le canal 6 à Marc et Daniel pour demander assistance remorquage.
Eux-mêmes, finalement sur le retour au moteur, sont sur zone en 10mn.
RUZED COZ se rapproche, saisit une amarre lancé par Michel et tente le sauvetage.
Mais le vent qui le rabat sur Locarec, la faible puissance de son moteur hors-bord pour tirer les 3 tonnes d’ENAWEN, voue la tentative à l’échec et RUZED COZ se trouve lui-même posé sur la roche.
Avec la marée montante il arrive finalement à se dégager et va prendre une bouée à la Poire pour suivre la suite des évènements en compagnie de Daniel qui patrouille dans la zone avec BRIDAN.
Michel continuant ses essais de dégagement au moteur finit par bloquer l’embrayage. ENAWEN, une fois dégagé, ne sera donc plus manœuvrant, il faut donc faire appel à une unité qui pourra le remorquer à couple.
Appel est donc fait à Franck et son DADOU. La chaîne d’amitié du Vent des Etocs continue de fonctionner à merveille. Aline prévient Franck, qui quitte son rendez-vous, récupère Jean-Michel comme équipier et arrive près d’ENAWEN avec DADOU 30 mn plus tard.
L’opération est conduite en plusieurs temps. Dégagement d’ENAWEN en remorquage classique, mouillage de celui-ci à une bouée de la Poire pour pouvoir le prendre à couple, remorquage face au vent vers la 1ère bouée disponible dans le port de Kérity
RUZED COZ 2 et BRIDAN accompagne l’opération qui aura duré pratiquement 2 heures.
Plus habitué depuis quelques années à prendre en remorque ses petits camarades, ENAWEN a bénéficié à son tour de la solidarité des adhérents du VdE. Un grand merci à eux.
Entraide et solidarité doivent plus que jamais rester gravé au fronton du Vent des Etocs
Après ce récit, vu par ENAWEN, le point de vue de BRIDAN en cliquant ICI
Michel,
Je suis solidaire de toi non pas avec des côtes abimées mais avec une entorse au pied gauche. Non pas en pratiquant la voile sur une mer capricieuse mais lors d’une marche nordique de 9kms par beau temps et à Panazol.
Il n’y a pas que la voile qui crée des soucis dont on aimerait se passer.
Cela fait quinze jours déjà et j’ai vu rebouteux et ostéopathe….. ça va !
Michel, je savais que la voile était dangereuse (et pas seulement parce qu’elle me fait vomir mon 4 heures !). Je vais rester sur ma moto 🙂