En ce vendredi 24 novembre, 2 groupes de 4 à 5 personnes ont été reçus par Eric Simier, le « chef de poste » du sémaphore de Penmarc’h.
La montée des marches est exigüe mais débouche sur une plate forme qui par ses 3 baies vitrées balaye l’horizon en survolant les Etocs tout près , le Menhir fraichement repeint, la pointe du Raz tout au loin en finissant par le port de St Guénolé dont l’abri du canot se détache par sa hauteur inattendue.
Les baies vitrées ont tremblé lors de la tempête Ciaran et ont forcé les officiers de quart à se protéger derrière la porte de descente. On nous relate également le relevé d’une vague gigantesque d’une hauteur de 21m à la pointe St Mathieu… pas étonnant qu’on ait souffert à Kérity !
Cette dernière tempête rappelle des échouements tristement célèbres comme l’énorme dock caréneur qui avait dérivé jusqu’à se « poser » sur les rochers de St Guénolé en 1978, ou encore Francis Joyon qui broya son trimaran IDEC sur les Etocs après avoir gagné la Route du Rhum en 2005…
Le sémaphore de Penmarc’h fait partie de la longue chaine sémaphorique de l’Atlantique (25 au total), assurant la continuité des surveillances entre les 2 sémaphores voisins : du Raz à l’ouest et Beg Meil à l’est. Les sémaphores se classent en 2 catégories : la 1èreen veille 24/24 (cas de Penmarc’h) et la 2ème opérationnel du lever au coucher du soleil (cas de Beg Meil).
La zone de surveillance des « sémaphoristes » de Penmarc’h s’étend de Pors Poulhan jusqu’aux Glénan.
La surveillance à Penmarc’h est assurée par 3 militaires par quart de 2 X 4h. La rotation des horaires est hebdomadaire. (dans d’autres unités la rotation change tous les jours mais beaucoup plus perturbante pour le cycle circadien).
Les responsabilités des « sémaphoristes » sont nombreuses : surveillance générale optique et radar, protection du trafic, protection des eaux territoriales sur les 12 miles nautiques qui bordent nos côtes, information nautique et météorologique… à noter que l’appel au sémaphore est ouvert aux plaisanciers pour répondre aux urgences mais aussi en préventif pour signaler nos passages ou nos intentions de circulation.
La « nouvelle » chef de quart qui débute sa mission de 3 ans sur Penmarc’h, nous a expliqué aussi participer à l’actualisation de leur carte du SHOM par l’ajout continu de nouvelles sondes.
Les équipements sur la plate forme sont de larges écrans pour suivre les déplacements de tous les bateaux équipés réglementairement avec AIS et radar (bateaux de pêche de plus de 15m et tous bateaux de commerce ). Les bateaux non encore renseignés peuvent être appelés pour obtenir leurs cargaisons, leurs destinations…. Et une longue vue (à roulettes !) et à fort grossissement (x 25) permet de compléter l’observation pour repérer des embarcations insoupçonnées à l’œil.
Daniel DERCHUE
Petite info suite à la question posée lors de la visite : quelle est la distance à l’horizon depuis la hauteur de 20 m du sémaphore de Penmarc’h ? Une formule mathématique permet d’y répondre.
La distance de l’horizon au carré est égale au (rayon de la Terre + élévation de l’observateur par rapport au sol) au carré, moins le rayon de la Terre au carré.
(les distances sont exprimées en km)
Soit pour le sémaphore de Penmarc’h
Avec un rayon de la terre : 6.371 km
Une élévation : 20 m
La distance de l’horizon est de : 16 km
=RACINE((6371+0,020)*(6371+0,020)-(6371*6371)) = 16 km
Encore bravo pour l’organisation de ces visites sémaphoriques !
Et quel plaisir de lire le « verbiage » de notre ami Daniel!😉
En plus nous avons droit à notre séquence mathématique !
Que du bonheur !
Claude