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LORIENT : Visite du Pôle course au large et de la cité de la Voile Eric Tabarly

     La proposition de cette visite a intéressé 13 participants dont 10 adhérents du VdE et 3 invités de l’association de Pont L’abbé (L’AURPPA)

     Le rendez-vous sur place a été respecté et tout ce beau monde s’est regroupé pour l’ouverture de la Cité de la Voile et la visite du Pôle course au large à 10H00.

     La visite commentée par notre sympathique guide Xavier, nous a permis d’en apprendre beaucoup sur l’histoire de cette plateforme militaire magnifiquement réhabilitée en un gigantesque  centre dédié à la course au large.

     Il nous a été possible de circuler dans tous les bâtiments reconvertis en une immense zone d’activité à la fois économique, de recherche et de production nautique.

     Un petit peu d’histoire. En 1920, le port de Lorient était tourné vers la pêche et déjà innovant par la création d’une rotonde en étoile pour déplacer les bateaux, un peu comme les dispositifs de tri des wagons de chemin de fer. En 1940, Lorient devient une base militaire stratégique pour les sous-marins U-BOT allemands et la ville en subira les conséquences en étant bombardée par les forces alliées. A partir de 1945 la base est utilisée par la Marine Française. En 1997 la Marine Française quitte les lieux et c’est 40 hectares qui deviennent disponibles pour un développement d’une activité nautique de plaisance.

     De nombreuses fabriques s’y trouvent désormais installées (équipement Plastimo, mat carbone Lorima, catamaran ORC Outremer…) mais c’est surtout un énorme parc nautique qui, par la présence des énormes blockhaus (120m x 120m aux parois de béton larges de 4m) dispose d’un bassin de grande profondeur et de hangars à flot permettant de travailler sur d’immenses navires de course.

     Toutes les catégories de voiliers s’y retrouvent : les classe 40, les Imoca, les Ocean fifty et les Ultims. Les voiliers des courses du Figaro côtoient les plus grands bateaux détenteurs de  records dans les courses mythiques de transat, du Vendée Globe ou de la Volvo Océan Race.

    Les noms prestigieux se lisent sur les coques des bateaux qui viennent y faire leurs préparations : Apicil, Banque Populaire, Gitana, MSC…

     Les étraves arrondies « scow » sont visibles sur plusieurs catégories de voiliers vus sur les bassins de Lorient. Ces bateaux n’enfournent pas, ils reposent et glissent plus facilement sur l’eau .

Un chapitre particulier pour Eric Tabarly

     Tabarly est largement évoqué par notre guide ( la restitution de son exposé s’appuie ici sur un article du Magazine de la Culture Nautique)

 Eric Tabarly architecte :

     Tous ses bateaux ont eu une longueur d’avance sur leur temps.

Pen Duick II entièrement en contreplaqué et largement plus léger que toutes les constructions du moment.

Idem pour Pen Duick III qui a une coque en aluminium et surtout une quille profilée qui se termine par un bulbe, mère des dessins actuels.

Pen Duick IV sera le premier vrai trimaran de course avec une structure en tube d’aluminium et le premier mât aile rotatif.

Pen Duick V sera le premier bateau ultra léger avec une carène très plate, planante, dotée de ballast liquide et d’une quille profonde et profilée. Une architecture que l’on retrouve aujourd’hui sur les voiliers du Vendée Globe.

Pen Duick VI est un maxi spécialement taillé pour le large. Afin de le rendre encore plus performant, Eric Tabarly va l’équiper d’une quille en uranium appauvri…

A noter : la présence aux pontons de Lorient de 3 Pen Duick : II ; III et V parfaitement entretenus et prêts à participer à toutes les manifestations nautiques.

     Paul Ricard sera le premier voilier à foil. Et même si son poids dû à une construction aluminium le pénalise trop (le composite carbone n’existe pas encore), tous les ingrédients du voilier volant sont rassemblés.

 Eric Tabarly inventeur :

    à l’origine de nombreuses inventions que l’on retrouve aujourd’hui sur nos bateaux de plaisance. A commencer par la chaussette de spi qui lui permet de lancer un spi en solitaire sur Pen Duick VI, un ketch prévu pour un équipage de 12 marins ! Voler sur l’eau et s’affranchir du frein qu’est la mer reste une grande passion pour Tabarly. Ainsi en 1976, on le verra bricoler une coque de Tornado qu’il transforme en un trimaran équipé de foils. Au large de La Rochelle, il volera à plusieurs reprises validant son concept. Sur ses Pen Duick, Tabarly installait une table à cartes sur cardan, comme une cuisinière. Le skipper avait tout loisir de faire le point restant à l’horizontale. Souvent il l’équipait d’une selle de Harley-Davidson qu’il enfourchait. Le gréement avec un wishbone sur Pen Duick III lui permettait d’augment grandement la surface de la grand-voile. Avec ce voilier, il a gagné toutes les grandes courses.

 Eric Tabarly marin hors pair :

     Sa victoire sur la transat anglaise en 1964 va faire de lui un héros de la voile  qui  va motiver les espoirs français et former  toute une génération de futurs champions.

     A SUIVRE : Une prochaine course transatlantique The Transat CIC va commémorer cet exploit 60 ans plus tard par un départ qui sera lancé du port de Lorient le 28 avril 2024 pour rallier en solitaire New York.

   Enfin la partie ludique interactive de la Cité de la Voile offre l’occasion de mieux comprendre les bases de navigation et de s’amuser a faire se déplacer des maquettes de voilier sur un plan d’eau balayé par une soufflerie, de jouer sur écran à se confronter à 2 pour sortir le premier d’un port imaginaire, de faire du matelotage….

     Bref une journée intéressante, ludique et même « gastronomique » en s’étant attablé à midi dans un restaurant de la base bien sympathique, le K5.

     A noter aussi le « totem » qui sigle d’une façon imagée le complexe nautique. Une tour grillagée de forme ovale pour rappeler la section de forme des mats de course et sa hauteur de 38 m qui correspond à la hauteur maxi de ces mêmes mats sur les Ultim. Elle sert de belvédère pour observer l’ensemble des infrastructures et au-delà et en partir à la belle saison par une tyrolienne !

Bravo et merci pour l’organisation !

Daniel Derchue

 


2 commentaires

  1. Merci au vent des Etocs pour l’invitation à partager cette belle journée. Et merci à toutes et tous pour votre accueil et votre bonne humeur.
    MARTIN.R

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