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La Malouine – septembre 2023

      Tout a commencé par une idée de Michel de « titiller » le Raz Blanchard, pointe Nord-Ouest du Cotentin. C’était le pari d’aller encore plus loin que Guernesey en 2021… lorsque l’on avait regretté de ne pas être passés à St Malo. Après de brèves discussions avec Daniel, le compromis est trouvé, on repart faire le tour de la Bretagne mais avec un aller et retour Kérity – St Malo – Kérity avec comme seule contrainte de regagner notre port d’attache début octobre.

      Voici le déroulé de notre périple au jour le jour… sachant que les jours qui ont précédé notre départ ont été consacrés aux avitaillements d’ENAWEN revenu à quai et de BRIDAN resté à sa bouée.

Lundi 4 Septembre /Kérity-Sein

     La nuit du dimanche à lundi est marquée par un fort vent d’Est (6 à 7 Beaufort) et le clapot du matin est encore soutenu. A 9h30 les amarres d’ENAWEN sont larguées et comme c’est la tradition, avec l’accompagnement musical du « Bagad du VdE » (merci Hélène, Claude… et les autres pour leurs encouragements). Daniel ne veut pas manquer la cérémonie et à entendre les cornemuses, se dépêche de larguer ses amarres pour que BRIDAN puisse aller faire 2 tours d’honneur le long du quai avec ENAWEN.

Et c’est déjà le début des Bridâneries :

      1 – le circuit de refroidissement du moteur est resté fermé, l’alarme se déclenche après les 2 tours d’honneur à mi-parcours du chenal et nécessite de couper le moteur. BRIDAN n’est donc plus manœuvrant et se balade entre les bateaux, heureusement sans rien toucher. Le moteur peut rapidement être remis en marche et finalement la sortie du port se fait avec plus de peur que de mal.

      2 – quand on embouque le chenal de Firbichon plein ouest, la grand-voile est hissée face au vent (avec 2 ris pris par précaution) et la voile d’avant partiellement déployée. On peut couper le moteur car le vent d’Est nous porte vite. Mais encore un problème sur BRIDAN, l’interrupteur « étouffoir » est sorti de son logement et ne répond plus… le moteur est au point mort mais tournant au ralenti sans s’arrêter. Quelques minutes de tripatouillage sur l’interrupteur et c’est réparé. Ouf !

      3 – Daniel respire mais constate un ralentissement dans l’allure… évidemment pendant qu’on a le nez dans la mécanique, on ne voit pas toutes les bouées à casier. Et bien là, il y en a une grosse coincée dans le safran bâbord… mais une longue expérience en la matière, fait de la gaffe un outil efficace pour se libérer très rapidement!

      A partir de là, bizarrement, tout va bien et même vite jusque vers 12h00 où le vent mollit. On libère les ris et on peut s’amuser à regarder les dauphins qui nous rendent visite. Les conditions sont bonnes avec un voile d’altitude qui nous préserve des fortes températures jusqu’en début d’après-midi. Les voiles en ciseaux font leur office tant qu’on se trouve au portant, puis l’allure nous place au grand largue mais on avance toujours bien entre 3 et 5 nœuds.

      Sur la fin du parcours, la balise du Chat est bien laissée sur bâbord et on traverse une zone de « petites casseroles » (parler de marmites serait exagéré, mais ça bouscule bien quand même ) jusqu’à la hauteur de la balise suivante où on affale les voiles. On prend prudemment au moteur le Chenal Oriental au 270° après avoir laissé sur bâbord la balise Cornoc-Ar-Vaz-Nevez pour aller jusqu’au port de Sein.

      On y arrive à 16h00, on plante la pioche aisément car il y a peu de bateaux, tout en prenant garde à la hauteur d’eau. Daniel gonfle son annexe pour rejoindre ENAWEN et l’apéro dinatoire classique. On aura même à la nuit tombée la visite furtive d’un marsouin ? ou plus probablement d’un dauphin solitaire quittant le port de Sein, sans doute pour aller dormir dans un endroit plus tranquille !

Bilan du jour : 29 milles nautiques en 6h30  (85%V – 15%M)

 

Mardi 5 septembre / Sein -Aber Ildut

      Une nuit calme sans dérapage d’ancre ni difficulté à la relever. On quitte Sein à 9h45.

      Le vent moyen nous vient par le travers, puis tourne au portant assez rapidement ce qui se traduit comme d’habitude par des voiles en ciseaux. Ça avance plutôt bien pour BRIDAN tandis qu’ENAWEN envoie son spi. Mais ça ne dure pas longtemps car les écoutes de spi de Michel ont été à plusieurs reprises coupées par l’hélice lors de manœuvres antérieures délicates. Mais Michel, pour ne pas gâcher la matière, s’était échiné à rabouter les morceaux avec du fil à coudre les boutons !!! Un jour il faudra lancer une souscription pour qu’il puisse s’offrir 20 mètres d’écoute neuve !

      Vers 12h00, pour les 2 voiliers le vent est désormais trop mou et de 3 à 4 nœuds on descend régulièrement sous les 2 nœuds ! La mort dans l’âme, il faut faire appel au moteur et en avançant à 5 nœuds, on arrive à s’amarrer à couple à l’Aber Ildut à 17h.

      Pas grand-chose à signaler, sinon d’avoir croisé un beau 3 mâts et d’avoir vu en pleine mer le museau d’un phoque qui a finalement plongé à l’approche de BRIDAN.

Bilan du jour : 29 milles nautiques en 7 h (43%V – 57%M)

 

Mercredi 6 septembre / Aber Ildut – Aber Wrac’h

       Une bonne nuit calme et c’est à 8h45 qu’on largue les amarres pour 17 milles nautiques à courir pour rallier l’Aber Wrac’h.

      On remonte avec un peu de vent le Chenal du Four, mais le moteur s’impose à nouveau.

     On bifurque devant le phare du Four pour profiter d’un paysage plus proche du rivage en embouquant le chenal méridional de Portsall pour passer entre la côte et les roches d’Argenton. Des blocs de granit imposants se détachent du continent comme autant de défenses sur lesquelles s’écrasent des vagues insignifiantes par ce temps calme, mais écumant tout de même de manière forte et bruyante.

     C’est un peu les Etocs, mais en plus gros, beaucoup plus gros !

      En virant sur l’Aber Wrac’h, on a la chance de bénéficier d’un bon petit vent au près serré. C’est peu, mais ça fait du bien de ne plus entendre le moteur et de glisser aussi vite et aussi bien.

      A 13h30, on prend place à l’intérieur du port. Le placier est sympa, on se tape la discute sur le comportement des plaisanciers, certains sont gentils et compréhensifs (comme nous !). Mais il y aussi les autres, ceux qui savent tout, les plus gros, les plus forts, les plus pressés…et qui finalement emm…. tout le monde. Ici comme ailleurs ! Bref après cet intéressant débat sur le tempérament humain on a le temps de faire un peu de rangement et une bonne sieste. Arriveront ensuite Bénédicte et Thierry sur REMI2 qui trouvent place comme nous à l’intérieur du port.

      On visite les « appartements » du beau voilier qu’est REMI2, on discute encore… et on finit la journée agréablement autour d’une table  au restaurant pizzeria « La Palue » donnant sur  la grande rue  du village face au port.

      On ne se couche pas trop tard et on digère comme on peut. Daniel aura cette pensée nocturne, il n’y a pas que L’ Aber en Wrac’h…son estomac aussi !

Bilan du jour : 17 milles nautiques en 5h40  (35%V – 65%M)

 

Jeudi 7 septembre / Aber Wrac’h – Brignogan

      On décolle à 9h00 assistés par Bénédicte et Thierry qui viennent larguer nos amarres au son d’un petit pipeau guilleret. Merci pour cette mini-aubade !

      Bon dehors, c’est toujours la même musique : pas de vent ! Et pourtant un peu plus de 17 milles nautiques à courir jusqu’à Brignogan, une étape totalement nouvelle et donc à découvrir.

   Mer plate = mer lisse => mer à hélice …ce sera le moteur jusqu’au bout.

     A 10h00, la brume nous englobe dans son humidité blafarde, offrant cependant des éclairages surprenants qui nous offrent un environnement intéressant pour quelques « shoots » au smartphone et autre appareil photo.

     On arrive à 13h pour s’amarrer à 2 bouées qui nous tendent leur anneau. On passe tout près d’un écueil « danger isolé » au milieu du chenal, matérialisé seulement par un ballon dont la couleur orange a été cuite par le soleil ! Mais grâce à un pêcheur on évite l’incident.

     Se pose ensuite le problème de hauteur d’eau pour la prochaine marée basse. Ça aurait pu passer à 10 cm près, mais avec BRIDAN, on ne sait jamais, donc Daniel remet ses béquilles (qui finalement n’ont pas servi, mais la nuit est plus sereine !)

     Une expédition en annexe-BRIDAN associé au moteur-ENAWEN nous permet de visiter la plage et le village de Brignogan. Finalement c’est vu de la mer que Brignogan est le plus jolie. La plage à grand marnage est parfois un peu vaseuse et le front de mer n’est qu’un immense parapet de granit qui protège par ailleurs de belles villas anciennes, qui ont toutes un accès direct à la plage. Quelques rares venelles percent ce parapet pour permettre aux baigneurs et pêcheurs à pied d’accéder aussi à cette plage.

     Coté commerces, c’est maigre, 1 bar, 1 crêperie, 1 brasserie… pas vraiment de centre-ville. Pas grave, une belle balade à pieds quand même nous met en appétit.

     Retour aux bateaux avec annexe et moteur ramenés séparément jusqu’à l’eau (nouvelle technique pour avoir moins mal aux mains et au bras en guise de dernier exercice) et c’est ensuite le triptyque  rituel : Apéro, repas sur ENAWEN et bonne nuit.)

Bilan du jour : 17 milles nautiques en 4h (0%V – 100%M)

 

Vendredi 8 septembre / Brignogan -Roscoff

     Nuit tranquille à Brignogan avec un départ initialement prévu pour 9h00. Daniel se lève à7h00 pour remonter l’annexe sur les bossoirs et redémonter et ranger ses béquilles.

     Si Daniel s’est levé de bonne heure, ce n’est pas le cas de la brume qui nous  fait l’honneur de sa présence en ce début de matinée. On n’y voit goutte, les petits bateaux de pêche se repèrent plus par leur bruit moteur que par leur étrave qu’on ne voit apparaitre que quelques secondes. La brume se referme sur eux comme un couvercle  ouatée.  Et ça ne s’arrange pas car elle s’épaissit, s’épaissit encore… et ne se décidera à se déchirer pour nous permettre de larguer enfin nos amarres qu’à 11h30 !

     On suit nos traces de la veille sur nos GPS pour ne pas taper l’écueil si mal indiqué de jour, alors par temps de brume, vigilance redoublée.

     Au fait au rayon des « bonnes » nouvelles, toujours rien : vent 0 !

     C’est reparti pour un 100% moteur dans la brume qui va tout de même nous permettre d’y voir plus clair en début d’après-midi. 14h15, on raccourcit un peu la distance en passant par le canal de l’île de Batz, passant entre île et continent. La mer est calme, pas de vent, les perches de balisage sont toutes passées confortablement.

     On arrive à 15h15 aux places du ponton F du port du Bloscon de Roscoff qui nous sont proposées. Il y a foule dans les premiers pontons bariolés par les pavois des concurrents de la 2ème étape en solitaire du Figaro. On y est habitué ! L’an passé nous revenions de notre croisière « Golfe de Gascogne-Espagne » en passant par Royan, qui accueillait aussi une étape de cette même course.

     De l’animation sur les quais avec des rencontres et discussions bien sympathiques : Roland Jourdain et Ronan le pharmacien de Penmarc’h. En terre inconnue ? Non, en terrain connu !

     Autre habitude, un bon repas le soir au resto « C’est ici »… avec des pièces de bœuf remarquables de tendreté et de saveurs.

     Pour finir, à la rubrique Bridânerie, une petite perle ! Sitôt amarré, on se branche aux bornes électriques. Daniel règle le niveau de froid de sa glacière… et paf, plus de jus ! Panique sur le ponton, plus de jus pour les 100 bateaux qui sont au ponton F ! Les placiers arrivent, interrogent et comme je suis le dernier arrivé, évidemment soupçonné d’avoir fait une Bridânerie : mis le fil dans l’eau ? avoir un faux contact ? ne pas avoir un câble conforme ?… enfin on attend une réparation qui arrive heureusement rapidement. Retour des placiers, je suis sous surveillance, on me branche sur une autre borne, on me demande de brancher mon frigo, d’attendre 5 minutes… et finalement comme tout est OK  les placiers admettront  tout penauds que je n’y étais pour rien ! OUF je suis blanchi, lavé de tout soupçon

Bilan du jour : 17 milles nautiques en 3h45 (0%V – 100%M)

 

 Samedi 9 et dimanche 10 septembre / Relâche à Roscoff

     Montage de nos vélos pliants, lavage des ponts des bateaux, bricolage d’accastillage, promenade aux pontons de la Solitaire du Figaro, visite et course dans le vieux Roscoff avec un clocher magnifique… et du repos en espérant bientôt du bon vent… tel sera le programme de cette halte agréable.

    Brèves de ponton : Le fait de rester aux pontons pendant 2 jours amène à observer les mésaventures qui peuvent arriver même à l’abri d’un port. Exemple vu :

     Un voilier de 10 m arrive un peu vite au catway. Le skipper est seul à bord et se prépare à sauter avec amarres à la main alors que la proue va violemment heurter le ponton. Déséquilibré, le skipper loupe son envol et tombe à l’eau entre coque et catway ! Heureusement son gilet de sauvetage se déclenche immédiatement, mais engoncé par le gilet gonflé, il ne parvient pas à se hisser hors d’eau.

     Ses 2 voisins de ponton accourent et extirpent le skipper mouillé mais désormais secouru. A souligner dans ce cas d’espèce l’importance du port du gilet même au port !

 

Lundi 11 septembre /Roscoff – Trébeurden

     Parmi les constantes, départ à 9h30 et vent nul !

     Le moteur va donc encore une fois être utilisé pendant les 4 heures de route sur une mer calme et un ciel dégagé.

     Pas grand-chose à signaler si ce n’est la liberté de modifier la route proposée par le GPS pour passer plus près mais aussi avec une grande prudence de la zone du Pot de Fer. Zone qui rappelle de douloureux souvenirs quand le 17 septembre 2015 un voilier du vent des Etocs est venu y talonner une roche à l’occasion d’une forte houle.

    L’approche du port de Trébeurden se fait sans difficulté d’autant qu’avec la marée montante la hauteur pour franchir les seuil d’entrée s’ajuste pile poil à nos tirants d’eau !

     Amarrés au catway, les moteurs refroidissent et les skippers se détendent.

     En fin d’après-midi on se lance dans l’ascension du bourg de Trébeurden… la pente est raide et le chemin est long… un bon exercice de marche qui pourrait faire partie d’un programme d’entraînement pour la prochaine montée des marches du phare d’Eckmühl !

     Enfin, invités par les enfants de Michel, Jérôme et Nathalie, à un dîner savoureux précédé et suivi d’excellents cocktails apéritifs et digestifs, nous repartons en déboulant sur la pente qui nous ramène sans effort aux bateaux.

Bilan du jour : 16 milles nautiques en 4h  (0%V – 100%M)

 

Mardi 12 septembre / Trébeurden – Port Blanc

     Suivant les conseils de Jérôme (en Manche on ne navigue pas contre le courant), il n’est pas opportun de partir trop tôt. La marée descendante nous serait défavorable avec des courants contraires et d’autre part, la porte du seuil du port de Trébeurden ne libère la sortie qu’ à partir de 14h15, heure que nous choisissons pour faire route vers Port Blanc avec 18 milles nautiques à parcourir. Le vent est présent et favorable à toutes les allures, au près, au travers, au grand largue et enfin au portant avec nos voiles en ciseaux. Du 100% voile !

Résultat, nous arrivons à destination à 17h sans jamais avoir utiliser le moteur.

     La mer est agitée même dans cette baie et le vent a pris de la force. On parcourt l’étendue d’eau à la recherche des 5 bouées visiteurs, dont le marquage du V pour visiteurs ferait bien d’être renouvelé.. On les trouve quand même, reste à y passer nos amarres avec nos gaffes automatiques. ENAWEN est à l’aise dans cette manœuvre, BRIDAN fait nettement moins bien. Sur BRIDAN, cette gaffe permet à Daniel non pas de réussir mais au contraire de louper automatiquement ces 6 essais… ça énerve quelque peu Daniel qui finit par reprendre sa précédente gaffe à mousqueton, mais au prix d’un gros effort sur le bras droit qui restera endolori  quelques temps.

     Epuisé, Daniel met à l’eau son annexe pour se restaurer un peu sur ENAWEN et revenir vite fait pour s’endormir rapidement à son bord. En laissant son annexe à la traîne, remettant à plus tard l’installation sur les bossoirs (mauvaise idée).

     La nuit est pénible, le vent du Nord et les courants entrants font alternance de gros clapots et de houle. Les bruits de frottement des amarres sur les anneaux et les chaumards forcent les skippers à des sorties nocturnes pour en atténuer les nuisances. Daniel optera pour les bouchons d’oreille pour enfin dormir un peu.

     Au matin, Daniel se réveille et jette un œil par sa porte de descente vitrée. Le ciel est un peu nuageux, le vent est tombé, la mer est calme…(à suivre)

Bilan du jour : 18 milles nautiques en 3h (100%V – 0%M)

 

Mercredi 13 septembre / Port Blanc – Paimpol

     (suite) mais de si bon matin, un petit problème se révèle assez contrariant : l’annexe de BRIDAN a disparu !

     Un tour d’horizon plein d’espoir à l’œil ou à la jumelle est vite déçu et il faut se rendre à l’évidence… l’annexe a bel et bien disparu, mal amarrée et emportée on ne sait où, sans marque distinctive…  on ne la reverra plus !

     Ça fiche un petit coup au moral, Daniel retire ses bossoirs désormais inutiles et ses pensées le font réfléchir à changer le nom de Port Blanc, en Port Gris, voire en Port Noir ! Et du temps de réflexion on en a, puisque à l’examen des heures d’ouverture de l’écluse de Paimpol, on constate qu’il ne faut pas arriver avant 17h00.

     Le départ sera donc donné à 10h45 pour courir les 28 milles nautiques. Le courant et une petite houle nous forcent à pousser plus au nord au moteur pendant une petite heure. Puis le vent devient favorable et mis à part quelques ajustements de cap au moteur, la navigation se passe à la voile. Un 90% voile satisfaisant car en contournant l’ile de Bréhat, le vent nous a toujours favorisé.

     Arrivées successives : 16h30 à l’entrée du chenal de la Jument, 17h30 à l’entrée de l’écluse et 18h00 pour l’amarrage au quai dans le bassin des pêcheurs.

     Un bon dîner au resto « Le Neptune » pour fêter notre intention de rester le lendemain à Paimpol. Et une bonne nuit nous attend dans une eau calme et dans le silence !

Bilan du jour : 28 milles nautiques en 7h (93%V – 7%M)

 

Jeudi 14 septembre / Relâche à Paimpol

     Une journée bien pépère, avec un lever tardif et une seule vraie occupation qui concerne les difficultés à hisser la Grand-Voile sur BRIDAN. Diagnostic rapide : un réa de la poulie plat-pont de renvoi de drisse de GV est complètement usé et doit être changé.

     Un peu long le démontage du réa à 4 poulies, il faut tout dévisser pour écarter le carter et avoir accès à la poulie rognée jusqu’à l’os. Un atelier spécialisé dans le gréage nous fournit la précieuse pièce de remplacement dans l’après-midi et tout se déroule bien pour la suite. Et ce sera désormais un plaisir de hisser la GV sans se démonter les bras !

     Ensuite on discute la mission du lendemain pour rallier notre prochaine escale Dahouët qui nous rapproche sérieusement de St Malo. Un peu complexe, car il faut intégrer l’horaire d’ouverture de l’écluse de Paimpol pour pouvoir partir et celui du passage du seuil pour pouvoir rentrer à Dahouët.

     Après consultations des horaires de ces 2 ports, on conclut par un départ de Paimpol vers 10h00 pour une arrivée potentielle à Dahouët vers 18h00.

RAS par ailleurs, donc fin de journée classique avec petit apéro amélioré sur ENAWEN.

 

Vendredi 15 septembre / Paimpol – Dahouët

     Lever matinal sur BRIDAN et ça tombe bien car un jeune convoyeur d’une grosse unité est coincé par un autre voilier resté à couple. Il est seul pour jouer avec les amarres et déplacer le gêneur, Daniel apporte son concours et voilà un premier problème résolu rapidement. Merci, au revoir et bonne nav !

     Encore en avance par rapport au départ, Daniel passe aux sanitaires pour une douche revigorante car pas bien chaude, quand on tambourine à la porte du local. « Gendarmerie, ouvrez et sortez, le secteur est interdit au public pour reconstitution d’un homicide ».

     Avec un autre plaisancier on se fait remonter les bretelles (ça tombe bien on s’est vite rhabillé au sortir de la douche) car on est censé avoir lu un avis posé sur les barrières du parking. Sauf que venant du ponton, nous les plaisanciers on ne passe pas par le parking, c’est ce qu’on essaye d’expliquer à l’adjudant. Il ne veut rien savoir…on va devoir circuler  « Allez, Allez, pas d’discussion, allez, allez… » comme chantait jadis Bourville dans la « Tactique du gendarme ».

Bon ça nous éloigne du sujet mais on part quand même comme prévu.

     Mais de 10h00 à 14h00, c’est pétole et donc moteur. On aperçoit à l’horizon le Parc Eolien de St Brieux qui achève l’installation des dernières éoliennes (62 au total). Pour mémoire nous avions aussi suivi par nos différentes croisières le chantier du Parc Eolien de St Nazaire mis en service en 2022 avec 80 éoliennes.

    Revenons à nos moutons, et c’est le cas de le dire car le vent se lève et on a quelques crêtes de vague écumeuses. On fait du près serré efficace au début à 3-4 Nœuds, puis de plus en plus fort à 5-6 nœuds avec un courant favorable, ce qui va nous mettre en défaut car on avance trop vite et le niveau d’eau au seuil de Dahouët ne sera pas suffisant pour passer. Mais même avec le foc totalement repris et la Grand-Voile choquée au maximum on avance encore trop vite …BRIDAN va faire des ronds dans l’eau, alors qu’ENAWEN, mieux maîtrisé, abaisse sa vitesse à 2 nœuds.

     On arrive finalement au bon moment pour le passage du seuil du port de Dahouët à 17h30. On se place au ponton visiteurs dans la foulée en même temps qu’un autre First 25.7 S… un petit moment d’échange avec le propriétaire pour comparer nos avis sur notre voilier !

     Dans ce même port, on pense forcément au convoyage de KERVILY, le Django 7.70 que nous étions venus chercher il y a 3 ans. Pour fêter ça, on se boit un coup au même estaminet « L’échouage », que l’on fait suivre d’un excellent dîner.

Bilan du jour : 26 milles nautiques en 7h30 (47%V – 53%M)

 

Samedi 16 septembre / Dahouët – St Malo

     L’horaire de départ prévu pour 9h30 est un peu retardé par le placier qui nous conduit avec son zodiac jusqu’à son bureau pour régler notre nuitée. On a 27 milles nautiques à courir.

     Les prévisions météo du jour et des jours suivants ne sont guère joyeuses : vent faible et droit dans le pif !  La stratégie est donc simple : comme en vélomoteur, on met la poignée dans le coin et on file droit ! C’est long, c’est bruyant, c’est écologiquement aberrant… mais on ira à St Malo, c’est notre but et on ira coûte que coûte au terminus de notre trajet aller ! 

     Peu de distraction hormis un peu de ménage ou de bricolage à bord si ce n’est la vue permanente sur l’horizon des éoliennes du parc de St Brieux et également le passage du cap Fréhel toujours impressionnant dans la grisaille. A noter qu’une fois passé ce cap à marée montante, on sent bien le coup de frein lié au courant venant de face… mais problème passager qui ne se fait ressentir que pendant 1 heure.

     Tout ceci  nous amènera à destination à 17h au port des Sablons, exactement à l’heure requise pour passer ici aussi un seuil de retenue d’eau.

      Aubade au départ à Kérity et accueil au bout du môle à l’arrivée à Saint Malo : La nièce de Michel, Laura, accompagnée d’Andy est là, agitant sa pancarte où l’on peut lire « Degemer mat ENAWEN ».

     On nous attribue ensuite 2 places au ponton D pour déjà 3 nuits. Effectivement, hormis le projet de visiter Saint Malo, la météo prévoit du 5-6 beaufort pour les 3-4 jours à venir avec des rafales atteignant 40 nœuds pour le mercredi.

     Les pontons de ce port sont reliés au quai par de très longues passerelles, capables de prendre des angles proches de 45° aux marées basses à fort coefficient comme en cette période (plus de 12 mètres de marnage par coefficient de 110). On peut presque parler d’escalade tant la pente est raide et encore plus avec un vélo à la main ! Le ponton D a aussi la particularité de disposer de 2 cabines WC d’accès libre. Bien pratique quand il y a urgence !  

     Enfin la journée se clôture par la très gentille invitation de Laura (nièce de Michel) à un barbecue crêpes saucisses dont le chef Andy s’occupera à merveille. Cela nous fera aussi l’occasion avec nos petits vélos de sillonner en noctambules les rues de St Servan, beau quartier de St Malo.

Bilan du jour : 26 milles nautiques en 7h30 (0%V – 100%M)

 

Les journées suivantes en relâche à St Malo

Dimanche 17 : tourisme à St Servan, la tour Solidor, sentier côtier avec les restes des blockhaus, le canot Ar Zenith qui convoya les premiers résistants de l’ile de Sein vers l’Angleterre

Lundi 18 : sympathique déjeuner avec Marc Lechevalier, le précédent propriétaire du First 25.7 et pour continuer dans la ripaille, Pierre-Yves et Catherine nous ont rejoints le soir au restaurant l’Absinthe dans ST Malo Intra-Muros  avec à nouveau Laura et Andy.

Mardi 19 : Emplettes à St Servan (petits bateaux Pop Pop pour les prochaines animations du VdE et Tee Shirts) et promenade l’après-midi sur les remparts et dans les rues de la cité corsaire intra-muros.

Mercredi 20 : Tentative de réparation de la gaffe automatique de Daniel et randonnée cycliste (20 km avec vent dans le nez ! à l’aller et au retour) avec nos vélos pliants pour aller visiter les rochers sculptés dans le granit de l’Abbé Fouré à Rothéneuf.

Jeudi 21 septembre / St Malo – Saint-Quay-Portrieux

     Désormais la reprise de la croisière s’amorce pour le trajet du retour. Cette première nuit est très arrosée par de nombreuses averses avec des petites fuites d’eau en maints endroits sur ENAWEN. Au départ à 9h00 on trouve du bon vent pour partir au près serré dès la sortie du port. Ca file vite et tout droit jusqu’au cap Fréhel (pour une fois vu sans brume ni grisaille). Pour la descente sur Saint-Quay-Portrieux le parcours n’est pas direct.

    Ça adonne pour ENAWEN, coutumier du fait, qui plonge vers la côte après le passage du Cap Fréhel tandis que BRIDAN se tient trop longtemps au large. Rejoindre ENAWEN après un virement de bord sur bâbord ne se révèle pas performant. Les 2 bateaux se retrouvent quand même ensemble au moment où le vent s’essouffle nécessitant un appui moteur pour aller au bout des 34 milles nautiques qui étaient à courir.

     Au bilan, on aura navigué à la voile pendant 7 heures (de 9h à 16h) et au moteur pendant 1h45 (de 16h à 17h45) avec de fortes vagues

     Les bons points : Grâce au nouveau réa, Daniel se satisfait de pouvoir réaliser plus facilement les prises de ris ou les largage de ris en cours de navigation. Enfin une chance d’avoir trouvé le restaurant « les Plaisanciers » ouvert au port, car il n’y avait  rien d’autre, et en plus une bonne table !

     Les mauvais points : problème persistant du pilote automatique de BRIDAN qui grince toujours surtout en mauvaise mer, et rien vu de la ville de St Quay, dommage !

Bilan du jour : 34 Milles nautiques en 8h45 (80%V – 20%M)

 

Vendredi 22 septembre / St Quay Portrieux – Lézardrieux

     Départ 9h30 avec un vent orienté de face variant de 3 à 4 nœuds. En fait ce sera plus fort en rafales nécessitant souvent de choquer la GV et de réduire la voile d’avant. Un près serré qui va droit sur le chenal de Bréhat pour BRIDAN, un peu plus au large pour ENAWEN et avec des vitesses dépassant souvent les 5 Nds.

     Dommage que les plus grosses vagues fassent taper la coque et sauter les petites vis de sécurité de la dérive  sur BRIDAN. Pour limiter le phénomène, la dérive sera remontée de moitié pour diminuer le risque. Toujours du soucis avec le pilote auto… est ce que ça va tenir ?

     Le moteur devient nécessaire vers 11h30 pour virer vers l’entrée du chenal. Où ça cogne fort et avec un courant pas facile à gérer. ENAWEN revient du diable vauvert pour remonter le Trieux au côté de BRIDAN. La remontée est belle sous le soleil et avec un clapot qui se calme progressivement.

    Arrivée au port de Lézardrieux au ponton 2. On aura pratiqué la voile pendant 2h (de 9h30 à 11h30) et utiliser le moteur pendant 3 h (de 11h30 à 14h30) y compris 1h30 pour remonter les 5 milles nautiques du Trieux jusqu’au port de Lézardrieux. Soit 20 milles nautiques parcourus.

     Retrouvailles avec Bénédicte pour une belle balade jusqu’au superbe château médiéval de La Roche Jagu, une vue sur les courbes navigables du Trieux, et les lavoirs sur la rivière à Portrieux.

     Côté festif : un apéro cacahuètes à bord de REMY2 amarré au port de Portrieux, et un repas crêpes-andouille-œuf-camembert qui sera interprété au bilig par Thierry en son domicile ! Un bon Miam Miam !

Bilan du jour : 20 milles nautiques en 5h (40%V – 60%M)

 

Samedi 23 septembre / Lézardrieux – Port Blanc

     Première décision : retirer le spi qui n’a toujours pas servi et qui dans le gros temps force inutilement sur le grément.

     Départ 9h45 sous le soleil et une légère brise du sud. On redescend le Trieux au moteur pendant plus de 5 milles nautiques avec la GV bien débordée pour utiliser au maximum le peu de portant disponible.

     90 minutes plus tard, on sort du chenal, on hisse foc ou génois et on bénéficie d’un joli vent de travers dès qu’on se trouve sur la trace d’autoguidage. Allure qui va progressivement virée au près serré en prenant la direction de Port Blanc. Le prés serré est facilité pour BRIDAN par un vent qui tourne en sa faveur à chaque degré pris pour conserver la bonne route. Moins facile pour ENAWEN qui part plus au large. Le vent de 3-4 B prévu est bien là et les pointes à 5 voire 6 nœuds font plaisir.

     Mais comme toutes les bonnes choses ont une fin, le vent devient moins constant et on perd l’usage de la voile dés passé la cardinale Nord « La Jument ». C’est donc le moteur qui prend le relais à 13h30 pour les 6 milles nautiques restants. On file sur Port Blanc et on s’amarre à 15h15 avec la seule gaffe désormais utilisable, celle avec mousqueton pour BRIDAN, et l’automatique pour ENAWEN.

     Une après-midi classique : petite sieste – un tour au Grand Hôtel avec l’annexe ENAWEN pour un petit apéro. Et retour sur ENAWEN pour le repas du soir.

     Une Bridânerie d’étourdi :  Depuis que Daniel a perdu son annexe Michel assure le rôle de passeur. Après le dîner, Michel dépose Daniel sur BRIDAN. Michel s’attend à être surveillé le temps de remettre de nuit et avec le clapot son annexe sur bossoirs… Daniel aurait pu effectivement l’assister au moins moralement, ou techniquement par un éclairage adapté … mais non il est allé directement  se coucher ! Ouh ! Pas bien !

Bilan du jour :23 Milles nautiques en 5h30 (64%V – 36%M)

 

 Dimanche 24 septembre / Port Blanc – Ploumanac’h

Petite leçon de breton pour se détendre:

  • Plou = paroisse et Manac’h = moine (Ploumanac’h = paroisse du moine)
  • Pourquoi les parisiens appelaient les Bretons Ploucs, parce qu’ils habitaient presque tous dans un village commençant par PLOU

     Avec une prévision de vent à 4 et rafales à 5-6 en après-midi, on décide de faire un trajet court et de rallier Ploumanac’h pour 8 milles nautiques. Départ à 10h avec 2 ris pris dans la GV et le vent nous prend dès le début avec un travers qui tourne vite au près plus ou moins serré. BRIDAN va comme à son habitude tenter de coller au mieux le tracé d’autoguidage, tandis qu’ENAWEN trace sa propre route. Les rafales sont parfois fortes et on ne regrette pas la réduction de la GV et on enroule et déroule le génois selon les pulsions véliques !

    On arrive ensemble dans l’entrée du petit chenal qui mène au port de Ploumanac’h. On découvre que les bouées ne sont que par embossage et que dimanche la capitainerie ne répond pas. On cafouille un peu en cherchant la ligne d’embossage destinée aux visiteurs.

     ENAWEN s’amarre à l’embossage sur de très courtes « haltères » , BRIDAN dérive vers une bouée qu’il manque emporter puis s’amarre ensuite à couple d’ENAWEN. Le vent est de plus en plus fort même dans le port.

     Un petit apéro sur ENAWEN, une énorme sieste de 2 heures et une superbe balade dans Ploumanac’h qui offre la possibilité de prendre des dizaines de photos plus belles les unes que les autres. La plage de Saint-Guirec, son oratoire, le chemin côtier etc…

     Une crêpe par là-dessus à la crêperie « le Bistrot du Port » pour finir la journée et retour aux bateaux sur la même ligne d’embossage… Daniel propose son  aide pour le rangement de l’annexe… mais là, à couple, ça ne sert à rien !

Bilan du jour : 8 Milles nautiques en 2h (100%V – 0%M)

 

Lundi 25 septembre / Ploumanac’h -Trébeurden

     Départ à 9h45 pour pouvoir sortir avec un tirant d’eau suffisant. A cette occasion en passant près de la perche rouge on découvre l’échelle des hauteurs d’eau qu’on ne pouvait voir la veille à marée haute, celle-ci étant tronquée à 2m60, hauteur permettant à tous les bateaux de tirant d’eau inférieur à cette limite de pouvoir rentrer sans risque.

     On a en théorie 10 milles nautiques à parcourir et dès la sortie on bénéficie d’une allure au près favorable surtout pour BRIDAN, un peu moins pour ENAWEN qui de plus a quelques difficultés avec sa drosse de génois qui surpatte dans l’enrouleur. Une intervention de Michel à l’avant du bateau est nécessaire. Daniel surveille d’un peu plus loin l’exercice.

     S’en suivent 2 routes divergentes avec ENAWEN plus à la côte et BRIDAN plus au large. Pour BRIDAN, la ligne d’autoguidage est assez facile à tenir jusqu’au premier virage sur bâbord, 2 autres virements de bord seront encore nécessaires et toujours au près pour viser Trébeurden. BRIDAN devra cependant mettre en route son moteur à 13h00 pour finir les 2 derniers milles nautiques.

     ENAWEN fera une route différente mais  avec également un  rattrapage au moteur pour que les 2 voiliers entrent au port à 13h15.

     2 petites Bridâneries : constat du décrochage de la ganse de maintien du point d’écoute de la GV sur la baume (sera réparée plus tard à Roscoff). Un rattrapage de haute voltige au lazy bag pour ne pas tomber à l’eau lors de l’affalage de la GV, fera se découdre une partie de la fermeture éclair…travaux de couture à faire pour plus tard.

     Une nouvelle invitation chez les enfants de Michel qui nous avaient déjà reçus à l’aller, clôt sympathiquement cette journée.

Bilan du jour : 14 Milles nautiques en 4h30 (94%V – 6%M)

 

Mardi 26 septembre / Trébeurden – Roscoff

     Les prévisions météo ne sont encore pas trop mauvaises pour poursuivre notre retour vers la Bigoudénie. Vent de SSO à OSO avec une base de 4 beaufort et des rafales pouvant aller de 5 à 6 beaufort. La question se pose de prendre ou ne pas prendre de ris. Michel dit non et il aura raison car les rafales seront moindres que prévues mais nécessitant toujours une vigilance.

          Départ à 8 h15 pour courir en théorie 20 milles nautiques

     Le prés est l’allure adaptée au suivi de l’autoguidage qui nous mènera jusqu’aux roches du plateau de La Méloine que l’on peut laisser sur tribord, raccourcissant ainsi le trajet proposé par le GPS.

     Les 5 nœuds de vent du départ montent ensuite à 15 nœuds permettant d’atteindre régulièrement les 7 nœuds de vitesse.

     ENAWEN sera attendu un court moment par BRIDAN qui réduira son foc, passant de 5 -6 nœuds à 2-3 nœuds. Les 2 bateaux prennent l’option moteurs à 11h30 ne pouvant pas virer à moins de 90° du cap et avaler les 4,3 milles nautiques restants pour rallier le port du Bloscon de Roscoff. Les houles longues n’ont pas trop fatigué ni les hommes ni les machines (Le pilote auto de BRIDAN copieusement graissé par Michel avant le départ n’a pas trop couiné !)

     On arrive avant 13h00 à destination et on nous alloue 2 places sur le ponton F presqu’ au même endroit qu’à l’aller. On réserve 3 nuits car les 2 prochains jours ne disent rien de bons. 96 € …c’est quand même cher, d’autant qu’en octobre le prix de la place passe de 32 à 17€ ! On est arrivé trop tôt !

     On déballe les vélos, on va faire quelques courses en ville, on se renseigne pour une escapade en « promène-couillons » pour aller sur l’ile de Batz jeudi…

     Retour à la maison, apéro, dîner léger et dodo

Anecdote : le placier reconnait facilement Daniel s’excusant une nouvelle fois de l’avoir injustement jugé coupable d’avoir fait sauter lors de notre 1er passage les bornes électriques de tout le ponton !

Bilan du jour : 18 milles nautiques en 4h30 (72%V – 28%M)

 

Mercredi 27 et Jeudi 28 septembre / Relâche à Roscoff

Activités du Mercredi : Daniel, malgré 2 migraines en matinée, ne renonce pas à une visite chez USHIP pour y acheter fils et aiguilles pour réparer la fermeture du Lazy Bag. Discussion avec Vincent qui tient la boutique et ami de Marc le responsable de Loctudy. Michel range son intérieur, bricole ses lazy jacks et « fait du business » sur son PC portable (associations obligent). Le soir un bon repas au resto toujours le même « C’est ici » dont le patron s’installe à notre table, nous offre un « coup » et nous informe de la vente de son affaire pour en créer une autre dans le Marmandais…on est déjà invité !

Activités du jeudi : On loupe la navette pour l’Ile de Batz de 11h00. Et pour cause de travaux sur la cale, la reprise n’a lieu qu’à 15h30. Qu’à cela ne tienne, on a nos vélos et on fait les courses vivrières ! Une rencontre de ponton sympa en la personne d’un vieux skipper qui va pourtant laisser tomber son client ! Un fantasque qui pour un premier bateau achète un voilier de 40 pieds tout acier, mal équipé et qui n’en fait qu’à sa tête ! Ne connaissant rien à la voile et ignorant les mauvaises prévisions météo, il voulait rallier Arzal tout au moteur !!!

    Ce skipper, Jean M., connait bien Benedicte et Thierry, il est de Lézardrieux. Contact à maintenir.

     Enfin nous attrapons notre navette à 15h30 pour l’île de Batz et finissons notre journée par la visite du magnifique jardin botanique de Georges Delaselle. On peut y faire des photos à caractère tout à fait exotique, où terre, mer et monde végétal composent à chaque regard de superbes tableaux.

     On replie les vélos et on les loge dans les soutes, ils ne devraient plus nous servir.

     Une exception pour ce repas du soir sur ENAWEN : Michel accepte que Daniel enfile le tablier de cuisinier pour lui préparer un menu spécial : Petite fricassée de poulet accompagnée de petites pommes de terre sautées et de châtaignes… Nicole n’aura pas trop de soucis à se faire pour garder sa place de cuisinière attitrée !  

     Le soir un show improvisé se déroule sous nos yeux entre 2 pontons. Un OVNI de 40 pieds, sous pavillon anglais pénètre entre les pontons E et F sans avoir la chance d’y trouver place… et les manœuvres ne semblent être assurées par personne. Le vent s’en mêle et pousse la carcasse grise sur toute la rangée des poupes des bateaux aux catways. On aura du grand spectacle. Malgré les aides extérieures, l’OVNI replonge à chaque fois sur la poupe suivante. Un canot à moteur qui marche enfin, mais utilisé à pleine vitesse sans réel contrôle, va finir sous l’annexe d’ENAWEN. Récupérant le bout tendu par ce pilote émérite, Michel et Daniel vont donner du muscle pour aider l’OVNI à sortir son museau d’entre les poupes… on y arrive, mais le folklore va continuer jusqu’à nuit noire. Heureusement, au bilan, il n’y aura pas eu trop de bobo, surtout grâce  à tous les voisins de ponton! 

 

Vendredi 29 septembre / Roscoff – Brignogan

     Le chemin du retour reprend son cours. Destination Brignogan plage, où nous avions effectué un stop cool à l’aller.

     Les conditions de vent favorables s’améliorent. Départ 10h00. Des vents de 7 à 8 nœuds nous attendent et seront même plus forts,  ENAWEN est au prés serré le long de la côte, alors que BRIDAN part plus au large. L’écart est de plus en plus grand et Michel disparait de la vue de Daniel qui lui continue à distinguer BRIDAN sur l’horizon. Mais des 2 cotés, on sait qu’on ne pourra pas utiliser cette allure éternellement et que les 5 derniers milles nécessiteront le moteur. Daniel réduit un peu son avance en diminuant la surface du foc. Les 2 bateaux arriveront ensemble à 15h dans une mer de plus en plus formée avec parfois de longues et hautes houles.

    On arrive à marée basse et on ne peut plus prendre les bouées du fond de l’anse. Il ne reste que celles qui sont tout proche de l’entrée et ça va remuer toute la soirée. Jusqu’à nous empêcher d’utiliser l’annexe pour le repas en commun du soir. D’autre part avec les forts coefficients, il faut équiper BRIDAN de ses béquilles : vider la soute de tout ce qui y a été entreposé par-dessus les béquilles est un travail supplémentaire, mais ça se fait. On triple les amarres sur bouée …et on va tenter de s’endormir dans nos 2 shakers !

     A 1h30 du matin, Daniel est confirmé par le bruit des patins de béquilles sur les cailloux, qu’on est au plus bas et que la précaution était utile. ENAWEN lui se pose doucement pour ne pas réveiller son skipper. C’est le vrai moment de calme jusqu’au retour de la marée montante, mais soyons honnête plus calme que celle de la veille !

Bilan du jour :20 milles nautiques en 5h (80%V – 20%M)

 

samedi 30 septembre / Brignogan – L’Aber Wrac’h

     Une nuit toujours plus paisible sur ENAWEN que sur BRIDAN. BRIDAN qui s’éveille plus tôt pour retirer ses béquilles et se satisfaire de voir que les 3 amarres ont bien contenu les assauts de la nuit.

     Départ 9h45 pour 17 milles nautiques à courir… et le scénario de la veille se répète avec cette fois force et direction du vent qui permettent au 2 voiliers d’accomplir à peu près le même parcours. Le vent est assez soutenu de 15 à 20 nœuds et forcera finalement à réduire foc ou génois pour éviter les embardées et le trop de gite. Aidé par le courant et le bon vent nos 2 bateaux ont parfois flirté avec les 10 nœuds ! Sensation rare qui mérite d’être soulignée ! (9,91 nœuds enregistrés sur ENAWEN)

     Pour finir le tronçon de 4 milles nautiques qui nous sépare du port de L’Aber Wrac’h, le moteur est mis en route à 11h30.

     N’ayant pas trouvé place sur l’intérieur du brise-clapot, on se contente du ponton extérieur, en espérant ne pas être trop chahuté, surtout Daniel qui aimerait bien faire une bonne nuit !

Bilan du jour : 17 milles nautiques en 3h (75%V – 25%M)

 

Dimanche 1er octobre / L ’Aber Wrac’h – L’ Aber Ildut

     Prévisions plutôt favorables : 16 milles nautiques à courir avec du vent utilisable SSO d’au moins 3B.

     C’est bon on largue les amarres à 10h00 sous un ciel nuageux, température douce et dès le chenal le vent nous pousse au près à plus de 5 Nœuds. ENAWEN après la côte, prendra le large, BRIDAN reste sur l’autoguidage pour laisser sur bâbord l’ensemble des roches côtières. A noter le fort courant favorable qui va favoriser de belles vitesses autour des 6 à 8 nœuds.

      La route à suivre va nous forcer à serrer de plus en plus l’allure au près et à faire 2 ou 3 virements de bord. C’eut pu être du 100% voile, si le vent n’avait pas décidé de mollir à 3 milles nautiques de l’arrivée.

    4 heures de voile et 1 heure de moteur pour arriver à 15hOO… pas si mal.

     Bien installé au ponton visiteur, on a le temps de refaire le plein de gasoil au ponton pêche et Michel d’installer sur le smartphone de Daniel les applis Marine Info et On Course pour visualiser les positions de nos bateaux à chaque étape. (même pour BRIDAN qui n’a pourtant pas de transpondeur AIS … hé hé 😊)

Une petite mangeaille à bord d’ENAWEN avec une belle omelette au jambon cru.

Bilan du jour : 24 milles nautiques en 5h (80%V – 20%M)

 

Lundi 2 octobre / L’ Aber Ildut – Camaret

     Les prévisions ne sont pas extraordinaires. Vent de 2B à 4B en fin d’après-midi, orienté Est à Sud presque dans le nez. On s’attend à du moteur, à ne va pas être déçus !

     Mais avant tout il nous faut à 10h00 ne pas louper notre départ du ponton. On est à mer descendante et on nous avait prévenus que dans cette partie le courant était fort et qu’il valait mieux se dégager en marche arrière… on a essayé par l’avant, et on s’est vite aperçu qu’on n’y arriverait pas. Comme quoi il faut bien écouter les conseils des locaux ! Et on s’est dégagé vite fait bien fait.

     Au dehors une mer bien plate nous attend. Le hissage de GV se passe facilement sur ENAWEN, mais comme tous les autres jours avec difficulté sur BRIDAN. Les extrémités des lattes sont trop débordantes et se coincent systématiquement dans les Lazy Jack. (A l’arrivée au Conquet, les lattes de l’ancienne GV vont remplacer les nouvelles… et la suite prouvera que ce sera mieux!)

     4 heures de moteur nous attendent mais heureusement le fort courant nous pousse entre 5 et 7 nœuds. Quelques petites marmites nous secouent gentiment devant le Conquet et c’est en arrivant vers l’anse de Camaret qu’on va être surpris par des bourrasques, mais elles vont tout de même nous permettre de faire une petite ½ heure de voile. Evidemment sur BRIDAN les petits problèmes ne se comptent plus, voilà que le pilote automatique ne se contente plus de couiner, il s’arrête quand cela devient trop dur !!!

     Bon on arrive tout de même aux pontons du Notic, aidés par une charmante placière qui nous prend les amarres pour contrer les écarts que génère le vent encore très soutenu à l’intérieur du port.

     Repos, enfin presque avec Michel qui finalise la future sortie à Ouessant prévue pour le 19 octobre et Daniel qui bricole ses lattes de GV et qui ira faire les dernières petites courses d’avitaillement.

Un apéro au pub « The Donegan », une petite bouffe à bord, et ça ira pour aujourd’hui.

Bilan du jour : 20 milles nautiques en 4h15 (6%V -94%M)

 

Mardi 3 octobre 2023/ Camaret- Sein

     Les prévisions météo sont favorables, du vent de NW pour une route SW. Ça sent l’allure au près et c’est ce qui va se dérouler. Un peu rude l’affaire quand même dès que l’on quitte le port à 10h00 pour courir les 20 milles nautiques, ça commence fort aussi bien en force de vent 4 à 5B annoncé déjà bien là et surtout une mer qui va nous secouer comme il faut.

     Tout se passe un peu en force et le pilote déjà patraque de BRIDAN, va obliger Daniel à prendre la barre une bonne partie du temps. Les réglages de voile sont facilités par le fait d’avoir pris dès le début 2 ris dans la GV et de régler à volonté la taille de la voile d’avant pour les 2 voiliers. La houle et les vagues mêmes vont arroser copieusement pas 2 fois le cockpit de BRIDAN…et le bonhomme avec ! Michel aura lui la surprise en arrivant au port de Sein de trouver bien mouillé toute la cabine avant et une partie du carré … faute d’avoir bien verrouillé le hublot de pont avant. Faisant tout sécher sur le pont, ENAWEN a pris une allure de roulotte manouche !

     Durant l’étape, Daniel s’est trouvé brièvement entouré de petits dauphins espiègles qui sautaient dans les vagues. Une vidéo aurait pu être prise, mais occupé par la barre franche, la mission était impossible.

     Michel plus toilé et mieux réglé a la gentillesse de m’attendre un peu pour rentrer par le chenal Nord de Sein. Pas facile car les vagues ne nous lâchent pas si facilement. Finalement on arrive à marée basse à 14 heures pour planter la pioche. Une belle navigation par les chiffres 21 milles nautiques en 4 heures, mais BRIDAN a bien fatigué ses 2 pilotes l’automatique bien enroués et l’humanoïde un peu trop brassé !

     Une petite première visite dans l’après-midi dans l’espoir d’un petit café en terrasse sur l’ile… mais tout est fermé !

     Tant pis on reviendra le soir pour dîner ! Et on mangera à  « l’Ar Men », le restaurant du bout de l’Ile avec en particulier un riche gâteau aux crêpes empilées (une douzaine) au caramel beurre salé !

Bilan du jour : 21 milles nautiques en 4h (100%V – 0%M)

 

Mercredi 4 octobre 2023/ Sein- Kérity

     C’est notre 31ème jour et l’ultime étape de cette croisière pour revenir à notre port d’attache, Kérity

     La nuit a été quelque peu agitée à l’endroit tout proche de l’entrée du port de Sein, avec les forts coefficients la mer déborde largement les rochers qui font office de digues naturelles peu protectrices. Mais au moins nos 2 bateaux se  retrouvent aux mêmes endroits que la veille au soir, les ancres n’ont pas dérapées.

     On lève l’ancre comme prévu à 9h00 pour avaler les 30 milles nautiques qui nous séparent de l’objectif. Pas de problème pour BRIDAN, l’ancre n’est alourdie que par 2 ou 3 laminaires vite dégagées. Mais c’est plus difficile pour ENAWEN. Les 30 mètres de chaîne de son ancre soc de charrue refusent de remonter à bord. La nécessité donc de manœuvrer autour, sans doute d’une boucle faite par l’ancre autour d’une roche, oblige Michel dés bon matin à faire de nombreux efforts pour la dégager.

     Une brève pause pour reprendre son souffle… et on taille la route.

     Bon, encore une fois, on ne va pas faire beaucoup de voile aujourd’hui, le vent étant nul de bout en bout. La mer est calme à l’exception des zones à marmites que l’on a connues souvent plus violentes. Le bruit continu des moteurs sera notre compagnon de route, avec un surcroit de grincements sur BRIDAN dont le pilote automatique pousse des gémissements de plus en plus pénibles. Inquiétant, mais finalement il va tant bien que mal aller au bout de l’épreuve.

      Un fort courant nous est cependant favorable, très fort au début dans le raz de Sein (plus de 3 Nds) et faiblissant mais toujours poussant. Une visite de dauphins en chasse viendra distraire ENAWEN au large du Menhir.

     On arrive avec plus d’une heure d’avance à Kérity, ce qui permet une pause à La Poire pour ranger le bord et avoir suffisamment d’eau pour aller au quai et s’y amarrer à 17h30 pour Michel à la 2ème échelle, et à 17h40 pour Daniel qui a touché le fond 10cms trop haut à la 3ème échelle ! Dernière Bridânerie pour alimenter encore un peu plus la légendaire petite poisse de Daniel.

     La bonne dizaine d’adhérents qui nous attendent apporte une nouvelle fois le chaud au cœur des retrouvailles avec les bons amis. Merci à eux et à tous ceux qui nous ont suivis tout au long du parcours par leurs messages et leurs encouragements.

Bilan du jour : 30 milles nautiques en 7h (0%V – 100%M)

 

Daniel Derchue

 

Et bien sûr comme d’habitude pour compléter le récit de Daniel :

La « trace du parcours » sous Google Earth en cliquant ICI ou en image

et quelques chiffres :

  • 31 jours de croisières
    • Dont 7 jours « à l’abri » (Roscoff – Saint Malo – Roscoff)
  • 22 ports d’escale
    • Dont 6 « nouveaux » (Brignogan – Dahouët – Saint Malo – St Quay Portrieux – Lézardrieux – Ploumanac’h)
  • 470 milles nautiques parcourus
    • 20 milles en moyenne par jour
  • 115 heures de navigation
    • 5 heures de nav en moyenne par jour
    • Dont 54 % à la voile

Aubade à la Malouine


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