A l’instigation d’Alain B. et Daniel G., une croisière d’une semaine avait été proposée à tous les navigateurs du Vent des Etocs disponibles en cette fin du mois de juin.
La destination ? Belle-Île et pourquoi pas continuer sur Houat et Hoëdic si le timing et la météo nous le permettaient.
En ce mardi 20 juin c’est donc plusieurs équipages qui se retrouvent sur le quai à 10h15 pour un départ à prévu à 11 h
- AHELL avec son bord Alain B. épaulé par Daniel G.
- BRIDAN II, skippé par Daniel D.
- ENAWEN, et Michel
- ESPRIT DE SEL avec Yannick et Brigitte
Se préparent également pour nous accompagner le 1er jour et faire escale aux Glénan
- COMPER II et Gilles M.
- KANENN MOR avec Jean-Paul
Pour ne pas être en reste Jacques VDB nous fait un brin de conduite à bord de son tout nouveau
- JIMINY
Belle flotille qui tourne un moment devant Locarec en attendant COMPER qui, posé le long de la jetée, n’a de l’eau qu’à 11h20.
Puis c’est le grand départ, sous une forte chaleur et dans la pétole qui nous oblige à sortir par le chenal de Pennaguer sous grand-voile haute appuyée au moteur.
C’est à 13 heures seulement que les 3 voiliers de tête peuvent envoyer les spis à 3,5 nœuds, bientôt suivis par presque tous les autres.
ESPRIT DE SEL, qui musarde, nous annonce qu’il nous rejoindra le soir à Port Manec’h dans l’embouchure de l’Aven et à 16h KANENN MOR et COMPER nous quittent pour faire route vers les Glénan. Ils les atteindront à 17h pour prendre 2 bouées à la Pie.
C’est ensuite une alternance de « coup de moteur » et d’envoi de spi qui nous permettront d’arriver à Port Manech à 19h30 pour prendre 3 bouées visiteurs. 4 autres sont encore disponibles pour ESPRIT DE SEL.
AHELL met alors son annexe à l’eau pour ramener les équipages sur ENAWEN où est pris l’apéritif suivi du dîner.
ESPRIT DE SEL nous rejoint à 22 heures et son équipage est rapidement rapatrié sur ENAWEN pour … les rhums arrangés.
mercredi 21 juin
Peu de vent annoncé et en plus dans le nez, nous incite à partir à l’aube de 8h15.
Les 4 voiliers décident donc de prendre du large au moteur afin de pouvoir mieux caper sur Groix. Le temps et brumeux et les quelques risées dont nous profitons ne nous permettent d’envoyer la toile qu’épisodiquement.
Suite à un appel des enfants et petits-enfants qui souhaitent embarquer, ESPRIT DE SEL nous quitte et fait route sur la rade de Lorient.
Le soleil se lève, le vent aussi, c’est donc à la voile que nous arrivons à Port Tudy (île de Groix) à 13h45.
Le planning va donc être chargé. Apéro et déjeuner sur ENAWEN, suivi d’une sieste, d’une baignade sur la petite plage derrière l’Hôtel de la Marine, un peu d’avitaillement, rafraichissement en terrasse sur le port et recherche d’un restaurant pour le soir.
Ce sera le Jardin de l’Auberge du Pêcheur
jeudi 22 juin
Aujourd’hui nous faisons route sur Belle-Île, mais la VHF nous annonce un exercice militaire sur le polygone de tir de Gâvres. Nous resterons en veille sur le canal 6, afin d’en suivre l’évolution et d’éviter de rentrer dans le gabarit.
Il s’agit visiblement d’un lâcher de bombes sur des cibles à partir d’avions Rafales que nous entendons passer à plusieurs reprises au-dessus de nous.
L’exercice sera finalement arrêter à midi, le plafond nuageux étant trop bas pour permettre les tirs à vue.
Mais pour la voile le vent est là et c’est au travers puis au largue qu’après avoir contourner la pointe des Chats au sud-est de Groix, nous faisons cap sur les Birvidaux et Belle-Île à 6 nœuds, frôlant les 7.
Nous sommes alors rattrapés par une centaine de voiliers habitables, en régate, tous sous spi, et effectuant la manche Locmiquelic – La Trinité sur Mer de la DUO CAT’AMANIA. Spectacle grandiose.
Nous atteignons bientôt Belle-île et allons bien sûr tourner devant la Pointe des Poulains, rendue célèbre par nombre de photographes.
Habitués à mouiller au Palais, nous décidons de tester cette fois Sauzon. Pas de pontons ici, mais un mouillage à l’embossage dans l’avant-port, le seul restant à flot. La beauté du site nous récompense de notre choix
Nous sommes de plus accueillis, amarrés et bichonnés, par une charmante auxiliaire de la capitainerie qui sera encore sur l’eau à 22h pour aider les retardataires.
Cette fois c’est Michel qui gonfle l’annexe d’ENAWEN qui assurera avec son moteur le service de port. Bières en terrasse, boulangerie, réserve de glace pour les glacières et réservation d’un restaurant connu de Daniel D. nous occupent jusqu’à la nuit tombée.
vendredi 23 juin
Des obligations familiales, obligeant Daniel G. à rentrer dimanche soir, il est temps d’envisager le retour. Au vu des prévisions météo des prochains jours nous décidons de faire une « grosse » étape sur Port Manech.
Le vent est là mais c’est du NO virant ONO et nous devant faire cap au 360 puis 315. ça ne va pas être la joie et … ça se confirmera.
Partis de Sauzon à 9h15, nous trouvons une bonne brise qui nous permet de naviguer à 5 puis 6 et 6,5 nœuds au près, dans une mer houleuse (houle de face bien sûr). On avance, mais les bateaux se plantent immanquablement dans la 2ème ou 3ème vague et tossent dur.
Sur AHELL on fait du près et on prend pas mal d’avance, BRIDAN et ENAWEN remontent moins bien et tirent un large bord vers la côte en direction de Lorient avant de retirer au large vers Groix. C’est alors que l’adage du près nous revient en mémoire : « deux fois la route, trois fois le temps, quatre fois la peine…». Au son de la voix de Daniel à la VHF, Michel comprend qu’il est temps de lui proposer de faire route directe en utilisant la risée gasoil. Proposition acceptée immédiatement.
Il est plus de 20h, quand après 11 heures de navigation et 42 nautiques parcourus BRIDAN et ENAWEN prennent leur bouée à Port Manech. Une heure plus tard et avec 46 nautiques au compteur c’est AHELL qui nous rejoint, toujours à la voile depuis le matin. Chapeau !
Nous apercevons alors KEROU, amarré au quai, d’où Gégé, arrivé le jour même, nous salue amicalement.
Il envisage une remontée de l’Aven jusqu’à Pont Aven avec Véro.
C’est dans le carré d’ENAWEN que les équipages se réconfortent avec une toute nouvelle recette d’omelette aux lardons préparée par Michel et qui vient désormais concurrencer l’historique « omelette des Glénan » de Marc.
Décision prise à l’unanimité d’une « petite » étape le lendemain qui nous mènera jusqu’à Concarneau
samedi 24 juin
Gégé et KEROU, ayant embarqués un copain et Véro, passent nous saluer en partant faire un tour avant sa remontée de l’Aven.
Départ à 9h45 après que sur ENAWEN on ait testé un nouveau mode de transport de l’annexe à l’horizontale sur la jupe, style « portique et bossoirs ». Super, pas de fardage et une bonne visibilité sur l’arrière.
Cette navigation d’une vingtaine de milles qui va nous amener en 4h30 sous les remparts de la ville close sera du pur bonheur et nous consolera de la galère de la veille.
Nous tirons d’abord un long bord au sud de près de 7 milles, qui nous éloigne de notre destination, mais nous permettra ensuite de caper direct sur la pointe de Trévignon au près bon plein à plus de 5 nœuds.
A ce petit jeu AHELL nous met une grosse demi-heure dans la vue, pendant que ENAWEN, avec 3 ris dans le génois reste au contact de BRIDAN.
Prise d’amarres au ponton visiteur, déjeuner … sur ENAWEN, douche et accueil de Lise venue rejoindre Alain. C’est donc la cabine avant d’ENAWEN qui accueillera Daniel G. pour la nuit.
Celle-ci sera réparatrice après un excellent dîner au Croguervol ou nous sommes accueillis comme à l’accoutumée par la phrase du patron « Ah ! revoilà les pirates de Penmarc’h ! »
dimanche 25 juin
Nous sommes maintenant habitués à la « misère » et ne sommes pas surpris d’avoir du Ouest-Nord-Ouest pour faire cap au Ouest-Nord-Ouest. Pour rejoindre notre port d’attache distant de 19 milles nous en ferons 32.
Et comme d’habitude les amis du VdE viennent à notre rencontre. C’est tout d’abord Philippe sur EON MOR qui se manifeste et nous rejoindra vers Lesconil. Franck en pêche sur DADOU nous salue à la VHF et Jacques sur JIMINY nous croise devant le Steir. Nous ne verrons pas Gilles M. qui, tentant de nous rejoindre en planche à voile, casse son wishbone sur le trajet.
C’est à 17h30 que nous arrivons au quai et que se termine ainsi cette Belle-Îloise de 6 jours, 160 milles nautiques parcourus (300 kms) en 45 heures de navigation.
Et après le livre de bord d’ENAWEN, ICI le ressenti de Daniel et de BRIDAN
Vous pouvez consulter la trace de la croisière en CROQUIS ou sur GOOGLE EARTH
Compte rendu fidèle …qui donne envie de repartir…avec un bon vent , un bateau bien réglé et un capitaine affûté!