Yearly Archives: 2016

     Au VdE, revenir d’une croisière avec un bateau en moins, c’est fait, avec une équipière en moins, çà a également été fait, mais nous n’avions pas encore connu l’expérience redoutée de tout marin : « l’homme à la mer ». Et bien cette lacune a été comblée lors de la Gléno-Marinoise effectuée du 21 au 23 août.

     En ce dimanche matin dès 9h30 ou presque 11 participants embarqués sur 7 voiliers du Vent des Etocs ne peuvent imaginer être confrontés à cette situation.

Au quai, prêt à partir se trouvent

• GWENN HA GLAZ avec Jean-Michel
• COMPER et Gilles
• ENAWEN avec Michel qui embarquait pour l’occasion Natacha et Laurence
• ZEBULON Dorothée, Gilles et leur fidèle Zou

et partant de leur bouée

• AR MEN Annie et Alain et leur non moins fidèle Zim
• BRIDAN II avec Daniel D.
• RUZED COZ 2 et Marc

     10h30, la flotille sort du port, embouque le chenal de Pennarguer et fait cap au 100 sur les Glénan. Le vent annoncé est bien là, autant en force qu’en direction et c’est donc au vent arrière que tout le monde fait route. Malheureusement la mer agitée des jours précédents nous a bien laissé la houle résiduelle redoutée (Jacques C. qui vient nous « visiter » sur son zodiac nous confirme des creux de plusieurs mètres).

     Presque tout le monde choisit pourtant de faire du large avant de repiquer au vent arrière vers les Glénan, seul ENAWEN suivi de BRIDAN II préfère faire une route plus terre afin de ménager son équipage.

     A l’arrivée aura lieu le décompte des estomacs retournés avec même parfois utilisation du seau  du bord sur certain voilier 🙁

     Cette allure donne l’occasion d’admirer de beaux envois de spi sur la presque totalité de l’armada.

     Le regroupement se fait aux environs de La Pie dans le Nord de Bananec, puis a lieu le traditionnel conciliabule à la VHF afin de choisir le mouillage.

     Ouest annoncé, même virant sud-est en fin de nuit, fait choisir à la majorité l’anse est de Penfret, sous les cunégondes.

     17 heures, tout le monde a mouillé l’ancre dans l’anse ou 11 bateaux (dont les 7 nôtres) s’apprêtent à passer une nuit à l’abri du vent, mais pas de la houle qui continuera à nous faire réviser les notions de tangage et de roulis.

     Rangement du bord, un peu de repos, puis les choses sérieuses reprennent le dessus, organisation de l’apéro et du dîner, quel bateau accueillera les convives ? quel menu ?  etc … etc …

     Seul GWENN HA GLAZ a son annexe gonflée à cet instant (AR MEN préparant son canoé) c’est donc Jean-Michel qui propose de faire le tour des unités afin de ramener les équipages sur COMPER pour les 1^ères libations.

     Celui-ci après avoir mis l’annexe à l’eau va donc y installer son moteur. Michel, depuis ENAWEN surveille épisodiquement la manœuvre jusqu’au moment où il s’aperçoit que Jean-Michel n’est plus visible ni sur GWENN HA GLAZ ni sur l’annexe. Le temps d’éliminer l’hypothèse d’une blague de Jean-Michel, et celui-ci réapparait à la surface de l’eau entre le voilier et l’annexe, joliment auréolé du jaune fluo de son gilet de sauvetage automatique qui a courageusement rempli sa fonction en se déclenchant au contact de l’eau.

     Sur ENAWEN, Michel prévient immédiatement l’ensemble de la flotte sur le canal 6 de la VHF (eh oui heureusement le VdE reste toujours en contact sur ce canal jusqu’à l’heure de l’extinction des feux) « Jean-Michel est à l’eau, il a son gilet de sauvetage, on se prépare à intervenir »

     ENAWEN démarre son moteur pour être prêt à relever son mouillage si besoin tandis que Daniel D. sur BRIDAN II étant le plus proche prend contact direct par la voix avec Jean-Michel et relaie les informations ainsi obtenues par VHF. « Jean-Michel OK, tient toujours son moteur d’une main et son échelle de coupée de l’autre »

Alain B., a déjà mis son canoé à l’eau et rame énergiquement vers Jean-Michel.

     Arrive alors du large un zodiac avec 2 personnes à bord que nous hélons au passage pour leur indiquer la position inconfortable de notre camarade. Leur instinct de pêcheur est aussitôt éveillé par l’éventualité de ramener à bord une si belle capture, assez inhabituelle dans les eaux de l’archipel.

     Un large arrondi les amène rapidement en vue de leur proie, qui déjà fatiguée ne leur oppose aucune résistance. Un moment inquiet toutefois car ces 2 prédateurs, peu adeptes de la navigation à voile, choisissent d’abord de sauver le moteur, ne s’intéressant au poisson MOB (Man Over Board) qu’en second.

     Pendant ce temps Alain, qui n’aurait pas démérité dans une épreuve de canoé-kayak à Rio, est arrivé sur le lieu des réjouissances et a grimpé à bord de GWENN HA GLAZ afin d’y accueillir son skipper habituel.

     Trempé, mais soulagé celui-ci se change, se réchauffe, fait un premier bilan (perte d’un verre de lunettes) et s’inquiète de savoir qui va faire la navette pour l’apéro 🙂

     Sur ENAWEN on est déjà en train de gonfler sa propre annexe et d’y installer le moteur, puis Michel commence les rotations en rapatriant les participants sur COMPER pour certains afin de se désaltérer et réconforter Jean-Michel, sur ENAWEN pour d’autres pour préparer le repas des équipages. Une rotation spéciale de type VSL est même effectuée pour transporter Dorothée, son plâtre, son attelle de poignée et ses bandages divers … le tout en un seul voyage.

     L’apéro étant terminé sur COMPER, Michel et son annexe ramènent presque tout le monde sur ENAWEN pour le repas en commun (Daniel rentrant sur BRIDAN II, Alain et Annie regagnant leur bord pour s’occuper de Zim et Marc préférant rentrer sur RUZED COZ se reposer), puis redispatching dans la nuit à la lueur des frontales.

     Au matin du 2^ème jour, après une nuit bercée par un mouillage rouleur et une dernière visite à terre pour cause de Zou en état de besoins urgents à satisfaire, tout le monde s’apprête à faire route sur Sainte Marine.

     Et alors ? pas d’appel VHF ? et bien si ! « ici ZEBULON, vit-de-mulet usé, bôme sortie de son logement, faisons route sur Bénodet au moteur pour réparer »

     Marc propose alors une alternative en allant mouiller dans l’Est de Guiriden pour s’y baigner, il est suivi dans ce choix par AR MEN, les 5 autres unités préférant faire route direct sur Saint Marine. Les 2 « dissidents » profiteront donc d’une belle journée de navigation, alternant des périodes de pêche et de semi-baignade aux Moutons, nous rejoignant à Sainte Marine tard dans la soirée.

     Petite brise et navigation au portant pour le reste de la flotte qui arrive en vue de Sainte Marine vers 15 h. Appel de la capitainerie pour avoir 4 places au ponton visiteurs, celle-ci nous envoie une sécu qui nous guide un par un à notre place, descendant à chaque fois à terre pour prendre nos amarres (royal). ZEBULON nous rejoint alors après avoir fait refaire sa pièce usée dans une forge de Bénodet.

     Ensuite tout le monde se disperse, douches, promenades, café de la Câle suivant son choix de vie personnel.

     Arrivée vers 20h de RUZED COZ et AR MEN par la mer et de Barbara et Inter par la terre. Regroupement pour un dîner en commun sur ? vous avez deviné ? et oui ENAWEN.

     Cette fois nous sommes 12 et chacun s’installe soit à la table du carré pour les frileux soit dans le cockpit pour les durs.

     Déjà mardi, il nous faut rentrer. Pas d’eau à Kérity avant 18h et des rafales à 5 Beaufort le matin, tout concorde pour nous faire choisir une grasse-mat pour un départ à partir de 10h. Nous sommes donc prêts à 11h, certains ayant compris que 10h était l’heure pour prendre la douche et faire la vaisselle 🙂

     Notre coolitude habituelle nous permet aisément de nous adapter et les 7 voiliers reprennent la mer avec cette fois 14 personnes puisque Patrick et Sylviane nous ont rejoints pour embarquer avec Daniel sur BRIDAN II et Jacques VDB avec Jean-Michel sur GWENN HA GLAZ.

     Le vent ayant tourné Est c’est au portant, dans une belle brise que nous faisons route sur Karreg Kreiz afin de faire une escale déjeuner à Lesconil.

     Arrivé devant Lesconil, le vent devant baisser dans l’après-midi Marc préfère profiter de la brise pour faire route directe sur Penmarc’h et se mettre en attente d’eau à La Poire avant de pouvoir rentrer au port. Alain et Annie, voulant en profiter au maximum pour leur dernière sortie l’accompagnent.

     A Lesco pas besoin de se mettre à couple sous la criée nous avons toutes les places contigües que nous voulons pour nous amarrer aux catways. Gilles M. ayant pris les devants, accueille chaque voilier, lui indique son emplacement et prend ses amarres.

     Nous sommes accueillis sur GWENN HA GLAZ pour l’apéritif de rigueur puis les 11 personnes se logent ensuite pour le déjeuner dans le cockpit d’ENAWEN, ombragé par sa capote de roof et son bimini.

     16h30, il est temps de faire route Kérity, le 3^ème jour sera-t-il le seul sans incident ? Que nenni, ce serait sans compter sur COMPER, toujours prêt à distraire ses petits camarades.

• « COMPER, COMPER, tu as affalé tes voiles ? un problème ? »
• « VdE, de COMPER, mon nouveau safran vient de casser, je rentre au moteur sous génois seul »

     ZEBULON se trouvant au plus près, reste alors à proximité et tout le monde fait route vers notre port d’attache que nous atteindrons vers 18h.

     Seulement 45 nautiques parcourus en 3 jours, mais du soleil, assez de vent, 7 voiliers, 14 personnes sur l’eau, plein de repas et de moments partagés et de nouvelles expériences.

Pas mal pour une fin août ? isn’t it ?

     Il était déjà arrivé au Vent des Etocs de rentrer d’une croisière avec un voilier en moins (voir le récit de la Ponantoise Nord), mais nous avions toujours ramené les équipages en totalité.

     Et bien maintenant ce n’est plus le cas, mais en ce lundi 1^er août nous ne le savons pas encore et une joyeuse troupe s’affaire sur le port de Kérity.

     C’est pour une Avénoise de 5 jours que 3 voiliers se préparent avec pour objectif de remonter l’Aven jusqu’à Pont Aven afin d’y visiter le musée qui a ré-ouvert ses portes en début d’année après 3 ans de fermeture pour travaux.

• ENAWEN skippé par Michel quitte sa bouée à 13h45
• GWENN HA GLAZ et Jean-Michel ont du mal à se résoudre à se séparer du quai.
• Sur ZEBULON Dorothée et Gilles tentent de rattraper ZOU (la jeune labrador) qui au démarrage du moteur a bondi sur la jetée pour rentrer à la maison.

3 autres voiliers nous font l’honneur de nous accompagner sur les 1^ers milles

• COMPER avec Gilles et Jean-Paul
• BRIDAN 2 où Daniel D. a embarqué notre ami Nanard
• et RUZED COZ où Florence fait toujours confiance à Marc

     A 14h15 tout le monde est enfin sorti du port et les 6 voiliers font cap à l’est par petite brise de ouest-sud-ouest qui nous autorise  les 5 nœuds.

     BRIDAN 2 et COMPER se la « jouent grave » en envoyant leur spi, quand nous croisons Alain B. et Daniel G. sur AHELL qui rentrent de Concarneau.

     A 15h15 les 3 voiliers accompagnateurs font demi-tour devant Guisty et nous abandonnent « lâchement ».

     Le vent forcit en face de Lesconil, sur ENAWEN on met les voiles en ciseaux, génois tangonné pour dépasser les 6 nœuds (une pointe à 6,8 nœuds sera même enregistrée sur GWENN HA GLAZ)

     Arrivée à 18h40 à Concarneau où la capitainerie nous attribue 3 places aux pontons visiteurs.

     S’ensuit un vote démocratique qui envoie Gilles aux fourneaux pour nous préparer un plat de saucisses pommes de terre sautées qui sera précédé sur ENAWEN d’un apéritif « honnête » et suivi de digestifs des pays de l’est variés mais en quantité « raisonnable »

     Mardi 2 août : nous quittons Concarneau à 10h15 avec un vent bien établi au OSO de 4 à 5 Beaufort qui nous permet de caper au 160 à 3,5 nœuds puis qui forcit, nous amenant à 6 nœuds avec 3 ris dans le Génois.

     A 11h40 nous contournons la pointe de Trévignon, passons entre l’île Raguenez et l’île Verte à 6,5 nœuds pour atteindre Port Manec’h à 13 h. Nous pouvons alors entamer la remontée de l’Aven au moteur.

     Une tradition, initiée par Marc et Michel lors d’une précédente croisière en 2015 et qui consiste à s’échouer malencontreusement sur un banc de sable est à nouveau respectée, cette fois par les 3 navires.

     On rigole un peu, on jure beaucoup, on essaie n’importe quoi pour se dégager jusqu’à ce que les forces combinées du moteur, du courant et du vent font se rencontrer malencontreusement l’étrave du navire X contre le tableau arrière du navire Y. (les noms complets des navires X et Y peuvent être envoyés gracieusement contre un chèque adressé au Vent des Etocs).

     Malgré tout la remontée de l’Aven est toujours aussi magique, nous suivons le balisage, allant d’une rive à l’autre en admirant les châteaux et manoirs qui bordent la rivière.

     En arrivant au cœur même de Pont Aven, nous pouvons, comme à l’accoutumée choisir nos places et en prenons 3 contiguës avec une échelle pour ZEBULON afin de rejoindre le quai.

     C’est sous le soleil toujours présent que nous nous précipitons à une terrasse de café afin de prendre qui un café, qui un apéritif anisé. Le reste de l’après-midi est consacré à une ballade dans Pont Aven, avec visites de quelques galeries de peintures pour certains et de boutiques pour certaine.

     C’est à nouveau sous le bimini du cockpit d’ENAWEN que se prend l’apéritif et dans le carré qu’est dégustée la Paëlla de Gilles.

     A marée haute nous sommes alors au niveau du quai et de nombreux promeneurs ne manquent pas de lever un verre imaginaire à notre santé tout en photographiant ZOU sur ZEBULON.

     Le dîner s’étant prolongé fort tard, nous nous trouvâmes fort dépourvus quand la marée basse fut venue.

     Et c’est ainsi que Jean-Michel dut rejoindre son bord pieds nus dans la vase du lit de l’Aven.

     Mercredi 3 : la journée devant être consacrée à la visite du musée, nous décidons donc de la commencer par une grasse matinée prolongée, choix d’autant plus judicieux que la pluie est arrivée et tombe sans interruption.

     C’est à 11h, alors que Jean-Michel et Michel sont levés depuis longtemps, que le panneau de pont de ZEBULON coulisse et laisse apparaître Gilles et Dorothée. ZOU, ayant alors exprimée le besoin pressant d’aller à terre, Gilles et Jean-Michel lui confectionnent un harnais et la hissent sur le quai, 3 mètres plus haut, les bateaux étant posés à marée basse.

     Et c’est alors que tout bascule. Dorothée, sollicitée pour envoyer la laisse de ZOU, glisse dans le cockpit humide et tombe sur le côté gauche. Son cri de douleur fait sursauter Michel qui d’un bond passe d’ENAWEN à ZEBULON pour constater que l’angle formée par le coude gauche de Dorothée laisse fortement présumer qu’il est déboité.

     Elle est donc immédiatement immobilisée par lui et placée dans une position d’attente. Dans les minutes qui suivent, Gilles passe un appel au 18 et « l’opération sauvetage » qui va durer 2 longues heures commence.

     Nous voyons intervenir par arrivées échelonnées 4 véhicules de secours dont un des pompiers maritimes avec leur zodiac, 10 pompiers de Pont Aven et Riec dont 1 infirmier-secouriste et 4 plongeurs en tenue, avec sécurisation du quai sur plus de 30m.

     Mise sous bâche de l’ensemble Dorothée-Michel pour sauver le peu encore sec, anesthésie au gaz « qui fait rire » (Dorothée seulement), attelle d’immobilisation, civière d’évacuation par la rivière, soins dans l’ambulance et transfert vers le Centre hospitalier de Quimper resteront surement pour Dorothée un souvenir fort de Pont Aven.

     Il est 14h30 quand les 3 skippers rescapés se retrouvent seuls devant … leur reste de paëlla.

     Des nouvelles de Dorothée nous arrivent tout au long de l’après-midi, jusqu’au diagnostique final de luxation et la remise en place de l’articulation vers 19h30.

     Après avoir envisagé, pour se remettre de leurs émotions, une retraite spirituelle à la chapelle de Trémalo, puis une descente à la pension Gloanec, c’est finalement au musée que les 3 skippers esseulés décident de tenter d’oublier leur chagrin.

     Le remède s’avère efficace, mais la richesse et le nombre des œuvres présentées nécessitera sans nul doute une voire plusieurs nouvelles visites.

     Il fallait ensuite reprendre des forces, ce qui fut fait, toujours à bord d’ENAWEN, avec un plantureux cassoulet au porc cuisiné à la graisse d’oie de notre amie la Belle Chaurienne.

     Lors du briefing traditionnel du soir des  skippers, décision est alors prise de rentrer le lendemain directement sur Kérity.

     Jeudi 4 : départ à 8h10 pour rallier notre port d’attache distant d’une 30^aine de milles. GWENN HA GLAZ ouvre la marche suivi de ZEBULON, ENAWEN faisant voiture balai. Nous naviguons au soleil, pour une descente sur une eau sans ride, traversant les nappes de brumes matinales qui flottent sur l’onde.

     Le passage de la « zone à échouage » se fait sans problème, en effet la veille un des pompiers voileux nous a indiqué que les bancs de sables s’étant déplacés, il fallait éviter de longer les bouées de chenal vertes !

     50 minutes plus tard nous arrivons à l’embouchure et comme prévu le vent est plein ouest pour faire cap au 270°. Le trajet se fera donc alternativement en tirant des bords à la voile et en se recalant sur la route au moteur.

     Après être passés entre les Glénan et les Moutons, c’est en face de Lesconil que le ciel s’obsurcit brutalement, nous amenant un vent violent sous orage qui nous oblige à réduire la toile. Pendant 30mn ENAWEN navigue à plus de 6 nœuds sous 3 ris et fortement gité. Sur ZEBULON le point d’écoute de grand-voile se détache et oblige Gilles a affaler pour continuer au moteur. GWENN HA GLAZ lui, choisit prudemment de faire route au large pour ne pas se préoccuper en plus de gérer les hauts fonds.

     C’est en arrivant devant Le Guilvinec que le canal 6 de la VHF s’anime des appels des voiliers du VdE qui sortent du port pour venir à notre rencontre, Daniel D. et BRIDAN 2, AHELL et Alain, AR MEN de l’autre Alain, AZEN KAOUEN et Daniel et plusieurs autres.

     Gilles rejoint alors directement le quai pour retrouver Dorothée plâtrée, sortie le matin même du Centre Hospitalier, pendant que Michel et Jean-Michel tirent leurs derniers bords dans les Etocs avec la flotille du VdE.

     En conclusion l’Aven reste magique, le musée de Pont Aven est absolument à voir, les équipages du VdE ont à nouveau fait preuve de leur capacité à bien réagir à tout incident. Merci Dorothée de nous avoir donné l’occasion de le prouver. 🙂

Le projet paraissait un peu fou, en réalité il n’était qu’ambitieux.

     Certains auraient pu être inquiets, en fait les participants étaient confiants, voire enthousiastes.

     La suite a prouvé qu’ils avaient raison et leur plaisir semble avoir largement dépassé toutes leurs espérances.

     Revivez avec nous la « Grande Paradoise du Vent des Etocs » dont l’objet était de prendre la mer pour être le mardi 19 juillet à la Pointe de Pen-Hir au passage de la Grande Parade (entre les Fêtes Maritimes de Brest et les Temps Fêtes de Douarnenez)

      Admirer les 1.200 bateaux et grands voiliers reliant Brest à Douarnenez par les Tas de Pois et naviguer si possible avec eux.

Samedi 16 juillet

     Rendez-vous est donné sur le port de Kérity à 10h pour un départ en fin de matinée. Dès 9h30 Michel retrouve Jacques C et Maryvonne, bientôt suivis d’Aline, Franck et Guéno.

     Yannick et Brigitte sont là pour une ballade des petits-enfants au moteur dans le port, Alain B. et Lise vont faire un tour sur AHELL et Guéno profite de leur annexe pour rejoindre son Zodiac NONOS qui, avec ses 100 CV, nous servira durant la croisière de « bateau sécurité » et d’annexe de luxe.

C’est à midi que la 1^ère partie de la flottille appareille

• ENAWEN est skippé par Michel, accompagné de ses 2 charmantes équipières Nicole et Aline
• BLEU PASTEL avec Jacques C. et la non moins charmante Maryvonne
• NONOS le zodiac de Guéno qui accueille Franck, tous les 2 rejoignant chaque soir leurs moitiés et leurs cabines sur ENAWEN pour la nuit.

     KANENN MOR et Jean-Paul partent en début d’après-midi pour nous rejoindre le soir à Saint-Evette et COMPER sur lequel Gilles M. embarque Guy et Thierry nous rejoindra directement à l’île de Sein demain ainsi que PELARUS JACK avec Michel Lod. accompagné de sa fille Laurence et de sa petite fille Margot

6 embarcations du Vent des Etocs, 14 personnes, la fête s’annonce belle 🙂

     6 autres adhérents participent aussi à cette grande parade, Robert, Jean-Luc et Edouard ont déjà positionné PAOTRED KERITY à Brest au port du Moulin Blanc, José embarque à bord du canot SNSM de Saint Guénolé, le PRINCE D’ECKMÜHL, et René et Yann-Gaël bénéficient d’un embarquement sur l’ETOILE DE FRANCE.

     La remontée de la baie d’Audierne est effectuée dans un petit vent, mais sous un grand soleil, avec des alternances de navigation à la voile et au moteur.

     Après une rencontre toujours aussi magique avec une bande de dauphins mutins, et quelques envois de spi, c’est à 18h30 que nous entrons dans l’anse de Saint Evette avec KANENN MOR qui nous a rejoints. Sur appel de la capitainerie canal 9 pour avoir des places, celle-ci nous propose 3 bouées contigües et envoie à notre rencontre la navette du port pour nous y conduire, prendre nos amarres et proposer leur service à terre. Royal !

     Mais en guise de navette nous avons déjà NONOS qui fait le tour des unités pour rassembler les 8 membres d’équipage à bord d’ENAWEN pour le ti’punch-dîner-digestif qui se déroule, comme d’hab, dans une ambiance plus que joyeuse, après dégustation de plusieurs types de breuvages plus ou moins licites  …

 

Dimanche 17 juillet

     Départ à 9h30 après un bon petit déjeuner et le 1^er bain de la journée pour faire route sur l’île de Sein, distante seulement d’une 10aine de milles nautiques, afin de se présenter dans le raz avec le flot de la marée montante.

     1^er cadeau d’anniversaire pour Aline qui passe la Vieille et la Plate pour la 1^ère fois et en plus à 8,8 nœuds sur ENAWEN. C’est également le baptême du Raz de Sein pour Jean-Paul sur KANENN MOR, Jacques et Maryvonne sur BLEU PASTEL et Franck sur NONOS.

     Nous recevons alors un appel de José, embarqué sur le PRINCE D’ECKMÜHL et qui se présente lui aussi au passage du raz

     Les 10 milles sont vite parcourus et c’est à 13h30 que nous entrons dans le port. Un peu inquiet d’avoir entendu à la VHF l’arrivée de 11 vedettes, nous avons l’agréable surprise d’un port offrant de larges espaces de mouillage où nous pouvons choisir à loisir nos emplacements en eau profonde.

     De son côté COMPER, parti à 7h de Kérity et dont nous avons suivi au fur et à mesure la progression dans la baie d’Audierne arrive peu après nous et trouve place à nos côtés. Cette 1^ère étape a donné l’occasion à Gilles d’apprécier son équipage, Guy et Thierry, plus connus dans le monde interlope des bouges des ports de la côte ouest (du pays bigouden) sous les surnoms de Ingrid et Björg dites les suédoises 🙂

     L’après-midi est consacrée à la visite de l’île, le phare de Sein, la chapelle saint Corentin, le monument des Forces Françaises Libres, Men Brial et enfin le bar pour certains pendant que d’autres se baignent à nouveau sur la plage du quai des Paimpolais.

      Retour un instant à nos bords pour passer smokings et robes longues, saluer PELORUS JACK qui vient d’arriver avec Michel Lod., Laurence et Margot et retour à terre pour un dîner très animé au restaurant Le Tatoon.

     Après avoir porté un toast à Aline pour son anniversaire et le vin choisi se nommant Pétula, le prétexte est tout trouver pour entonner les chansons de cette égérie des années 60, suivies de bien d’autres avant retour des 11 convives sur NONOS, notre superbe annexe (il y restait encore 3 places)

Lundi 18 juillet

     A 7h KANENN MOR prend la route du retour, des obligations familiales l’appelant à Kérity. Obligé de tirer de nombreux bords il n’atteindra son port d’attache qu’après 18h.

     Départ à 9h45 des 3 voiliers et du zodiac afin de se positionner vers la Pointe de Pen Hir et y être aux 1ères loges le mardi matin. PELORUS ne quittera Sein que le lendemain. Nous devons faire cap au 40 et bien sûr le vent est au nordet, nous capons donc vers les Pierres Noires et tirons ensuite des bords vers la côte. COMPER fait à nouveau de belles rencontres avec les dauphins pendant qu’ENAWEN enchante ses équipières en passant entre le Tas de Pois Ouest et la Fourche, suivi par BLEU PASTEL et COMPER. NONOS beaucoup plus joueur choisit de s’infiltrer dans le petit goulet du Tas de Pois Terre et de l’Aiguille.

     Route à l’Est ensuite pour aller tenter de trouver un mouillage dans l’anse de Dinan où nous arrivons vers 17h. Au fur et à mesure de notre approche, notre surprise augmente et nous n’en croyons pas nos yeux, sur les 3 kms de l’anse bordée de plages il y a en tout et pour tout un seul voilier au mouillage et le lendemain au réveil nous serons même seuls !

     Le reste de l’après-midi est consacrée à la baignade (pour tout le monde sans exception) aux ballades en annexe, et à une petite virée à Morgat pour 4 courageux afin de refaire le plein du zod.

     Au retour un des 3 voiliers (?) s’étant mis trop près de la plage doit reprendre du large afin de ne pas se poser dans la nuit.

     Ensuite, comme d’hab, les 10 membres des équipages se retrouvent à bord d’ENAWEN pour partager une gamelle de pâtes à la bolognaise.

 Mardi 19 juillet

     C’est le grand jour, celui de la Grande Parade, objet de notre croisière. Les interrogations se bousculent dans nos chères têtes blondes : allons-nous pouvoir accéder au bord du défilé ? Allons-nous être éloignés par les « gris qui patrouillent » ? Allons-nous pouvoir suivre la descente du millier de voiliers traditionnels en longeant la Zone D ?

     Autant de questions sans réponse pour l’instant. Petit déjeuner, descente à terre et baignade matinale pour l’équipage de COMPER et pour celui d’ENAWEN, méditation à bord de BLEU PASTEL

     Nous faisons route vers les Tas de Pois, des centaines de bateaux de plaisance, voiliers et vedettes à moteur, y sont déjà en attente, nous y arrivons vers 11 heures en même temps que l’ABEILLE BOURBON qui ouvre la parade, suivi de l’HERMIONE

     Et là, la magie du spectacle prend toute sa dimension, nous rentrons, nous les 3 voiliers du Vent des Etocs et notre Zod-annexe, au cœur de la parade, au milieu des embarcations traditionnelles et des grands voiliers et pendant plus de 4 heures nous allons descendre avec eux vers le Cap de la Chèvre, à la voile appuyée au moteur en sécurité, au ralenti pour se laisser dépasser, allant d’un côté à l’autre de l’Armada au grès des rencontres que nous voulons faire.

     A bord l’émerveillement est total, le silence n’est rompu que par le crépitement des appareils photos et les exclamations d’enthousiasme à la rencontre du BELEM, du KRUSENSTERN, de PEN DUICK, de l’HERMIONE et de tant d’autres …

     Nous apercevons de temps en temps NONOS qui au moteur papillonne et butine d’un bateau à l’autre dans toute la flotte, nous croisons aussi PELORUS qui remonte sur la pointe de Pen Hir, suivons les interventions du PRINCE D’ECKMÜHL ou officie Dr José et accompagnons un instant l’AVEN des Paotred ar Vro de Kérity.

     Arrivé au Cap de la Chèvre, le vent forci brusquement (15 à 20 nœuds) et pour la 1ère fois depuis 4 jours le ciel se couvre, les voiliers (traditionnelles et tupperwares) renvoient toute la toile et se mettent à tirer des bords effrénés, se croisant dans tous les sens. L’attention doit être maximum et nous décidons de laisser la parade rejoindre Douarnenez en mettant le cap sur le Raz de Sein.

     Guéno et Franck doivent rentrer, s’équipent en fonction de la houle qui s’est levée et font route sur Kérity qu’ils atteindront à 18h

     Sur ENAWEN les conditions de mer incitent Michel à prendre 3 ris dans le génois et à … passer la barre à Nicole qui ainsi n’a plus le temps de penser à autre chose 🙂 Bon choix puisqu’elle pousse ENAWEN à 8,4 nœuds avant de passer le raz 1h30 avant la renverse.

     Au sortie du raz, sous le soleil revenu, cap sans vent vers Saint-Evette pour les 3 voiliers qui se mettent, selon la formule de Jacques C., sous gréement Mercury. Sur ENAWEN on se baigne encore « à la traîne » avant de profiter de la plage avant pour une séance de bronzage.

     Arrivée à 18h30 à Saint-Evette où COMPER et BLEU PASTEL trouvent des places pour mouiller à l’ancre, ENAWEN préférant prendre une bouée visiteur afin de bénéficier de la navette du port pour débarquer ses équipières Nicole et Aline (attendues par Guéno et Franck) qui doivent rentrer sur Kérity. PELORUS est déjà lui aussi sur bouée.

     Les adieux sont déchirants et l’on promet de se revoir rapidement (sans soute dès le lendemain), car de nouveaux projets de croisières ont déjà été évoqués.

     Chaque équipage reste à son bord, la houle qui rentre plein sud dans le port de Saint-Evette rendant la mise à l’eau de la délicate annexe de COMPER problématique et annonce un mouillage rouleur pour la nuit

Mercredi 20 juillet

     Le départ était prévu à 10h, tout le monde étant prés avant, c’est à 9h20 que les mouillages sont quittés pour un grand bord de portant direct vers la pointe de Penmarc’h.

     C’est BLEU PASTEL qui le 1er envoie son spi jaune, suivi par COMPER qui tout au long de la descente alternera continuellement les changements de spi symétrique et asymétrique, les nombreuses manœuvres ayant sans doute pour but de fatiguer les « suédoises ».

     Sur ENAWEN envoyer le spi symétrique de 65 m2 en solitaire est toujours murement réfléchi. On s’y résout cependant et on gagne tout de suite 1 nœud en vitesse. Mais le vent tourne et petit à petit le symétrique est utilisé comme un asy au près bon plein, tangon presque dans l’axe et spi bordé. Le skipper a l’œil sur une petite déchirure de quelques centimètres au-dessus d’une précédente réparation et ce qui devait arriver arriva, sur une survente le spi explose, s’ouvrant entièrement d’un bord à l’autre.

     Pilote auto, affalement, récupération du spi sur le pont et renvoie du génois sont aussitôt suivis de la réouverture d’un dossier en attente : installation d’un bout dehors et acquisition d’un spi asymétrique sur enrouleur 🙂

     Cap Caval est en vue et nous retrouvons BRIDAN II avec Daniel et Vincent venus à notre rencontre pour nous saluer en envoyant eux-mêmes plusieurs fois leur spi.

     C’est à 6,2 nœuds que COMPER embouque le chenal de Runniec-Firbichons suivi plus raisonnablement par ENAWEN et BLEU PASTEL.

     Prise d’amarres au quai de Kérity où Jean-Michel s’apprête à mâter GWENN HA GLAZ et nous y serons bientôt rejoint par PELORUS JACK.

     Ainsi se termine cette « Grande Paradoise » qui sur 5 jours aura vu sur l’eau 6 bateaux du Vent des Etocs embarquant 14 personnes qui auront parcourus plus de 100 milles nautiques.

     Du vent, du soleil, le spectacle magique de naviguer au milieu de l’armada de la Grande Parade, des escales et des mouillages de rêve alternant baignade et repas pris en commun. What else ?

Ci-dessous les photos de la croisière et en cliquant ICI « quelques » photos de la Grande Parade

     Tous les ingrédients étaient à nouveau là pour se régaler : du soleil, un peu de vent et une bonne bande de copains du VDE…

     Prêts à l’embarquement : Jacques VDB, Jacques Cartier et Maryvonne, Benjamin, Jean-Paul et Jean-Michel, Gilles et Bernard. Yannick et Brigitte ayant peur d’avoir un vent trop timide ne sortiront que dans l’après-midi, Michel se remettant lentement de son week-end à Limoges et Marc ayant préféré aller chercher son nouveau jouet sont donc forfaits

5 voiliers : MAYA, BLEU CIEL, PEPE ET L’FAUNE, KANENN MOR, COMPER

     Départ à 10h pour Lesconil, c’est décidé… La flotille avant composée de BLEU CIEL,  KANENN MOR qui sortent des Etocs les premiers, COMPER ayant décidé de faire demi-tour pour attendre Jacque VDB sur MAYA  et Benjamin sur PEPE ET L’FAUNE qui tarde à sortir du port. Jacques VDB pointe son nez à Locarec et s’enferme dans un vent ‘pétolien’ qui lui permet d’observer longuement la côte. Pendant ce temps, COMPER tente de rejoindre la cohorte de tête et Benjamin sort du port tranquillement.

     Au large nous attrapons un vent léger mais suffisant pour maintenir une moyenne honorable de 4 à 5 noeuds aidé par une houle ronde. COMPER double BLEU CIEL qui se bat avec son SPI  asymétrique lancé malgré un vent de près avant Lesconil. Jacques, passé le Guivinec retrouve Eole qui lui permet de passer le port juste après COMPER. disponibles pour nous prendre les amarres.

     PEPE ET L’FAUNE préférera mouiller face aux sables blancs pour que Benjamin puisse y faire trempette.

    Les équipages partages joyeusement nourritures solides et liquides sur « Canard mort » et se préparent à repartir vers 14h30.

     Le vent a tourné. Comme à l’aller BLEU CIEL et  KANENN MOR. mènent la danse dès le départ mais sont vite rattrapés puis doublés par COMPER

     Jacques VDB et MAYA quand à eux prennent la route du bord de mer en tirant des bords au près serré…

     COMPER arrive à Kerity dès 17H et se colle au quai pour que Patrick prenne le relais avec sa trousse à outils.

     Suivis à deux milles de KANENN MOR, BLEU CIEL et  PEPE ET L’FAUNE, mais au passage de Locarec un « Pan Pan » retenti à la VHF, c’est Jacques VDB qui vient de casser son mat complété par une panne d’essence.

     Demi tour de la flotile restante pour assister Jacques.

     Arrivée sous bonne escorte, de notre maitre Jacques qui finira trainé par la solide annexe de Yannick et Brigitte…

     Merci à tous pour cette néanmoins belle navigation que Jacques n’oubliera certainement pas…

Gilles M.

     A l’aube de ce 23 juin plusieurs voileux du VdE avaient convenus de se retrouver sur le port à 9h30. Avec une belle désunanimité (bé ouais ce terme n’existait pas avant ce jour et nous étions un bon nombre à le regretter) chaque équipage avait cette fois choisi la durée de sa croisière, la distance des étapes et ses ports d’escales.

Un seul point commun réunissait la troupe, c’était « Cap au Sud »  pour tout le monde

• NO LIMIT est prêt à être convoyé par Gilles M. avec Guy P. comme équipier embarqué et prêt à faire jeudi Kérity-Concarneau, vendredi Concarneau-Lorient, pour transmettre la barre et le boat à Adrien, Olivier et Grégoire
• Marc et son toujours vaillant RUZED COZ 2 part pour le même parcours, mais est prêt à continuer ensuite vers Port Halliguen
• KANENN MOR (Jean-Paul) est aussi sur le quai pour suivre la flotille mais avec retour le vendredi soir
• C’est ensuite ENAWEN skippé par Michel qui devant être à Kérity vendredi sera obligé de faire demi-tour au cours de la journée
• Enfin Yannick et Brigitte sur ESPRIT DE SEL sont bien là et décidés à partir aussi, leur dérive coincé acceptant tant bien que mal de descendre puis remonter à force de vigoureuses sollicitations

     Le temps est menaçant, les averses se sont calmés, mais cela pourrait bien reprendre. C’est donc sans grand enthousiasme que chacun rejoint son bord afin de hisser les voiles et larguer les amarres.

     Route le Guilvinec pour les 4 premiers, très côte pour NO LIMIT, tandis que Yannick et Brigitte finisse de préparer ESPRIT DE SEL

     Comme redouté le temps se couvre, la pluie se met à tomber, de plus en plus forte jusqu’à ressembler presque à des trombes d’eau. Les skippers et les équipiers ne sont hélas pas tous logés à la même enseigne, Gilles et Guy vont vite s’apercevoir qu’ils ne sont pas étanches, Jean-Paul mieux équipé ne sera transpercé par la pluie que quelques heures plus tard. Pour Marc et Michel, ayant déjà eu à subir de telles intempéries par le passé, c’est sous leur salopette et ciré jaune Guy Cotten qu’ils accueillent calmement la colère des cieux.

     Sur ENAWEN ont s’en féliciterait presque, car avec Marine (la pilote auto) c’est sans le ciré et à l’abri de la capote de roof que l’on peut déguster un expresso 🙂 en chantonnant « Toute la pluie tombe sur moi Oui mais… moi je fais comme si je ne la sentais pas etc… etc…»

     C’est donc sans réelle surprise que nous apprenons par VHF qu’ ESPRIT DE SEL, sorti du port, vient de s’amarrer à La Poire pour un repas-sieste-jeu de cartes avant de revenir à sa bouée dès que la marée le lui permettra.

     Les 4 autres filent bien (4 à 5 nœuds) bercés par des accalmies suivis aussitôt de « seaussées » mémorables.

     C’est KANENN MOR qui le 2^ème « jette l’éponge » devant Lesconil et annonce virer de bord en souhaitant bon vent aux survivants

     ENAWEN s’accroche, passe Kareg Greiz avant d’en faire de même, NO LIMIT étant déjà sur basse Malvic, suivi par RUZED COZ

Mais laissons Gilles nous narrer la suite vu de NO LIMIT

     Vent léger d’ouest qui nous transporte lentement mais surement vers le Guilvinec mais accompagné de gros nuages qui, passé le fameux port du Guilvinec ne tardent pas à nous rejoindre. Tellement heureux d’avoir trouvés des copains de voyage ils ne nous quitterons plus jusqu’à Mousterlin et tellement peu partageurs que le vent fut absent…

     Passé  la pointe de Mousterlin nous retrouvons progressivement  les joies d’Eole pour finir gaiement mais culottes mouillées dans la baie de Concarneau.

     Arrivés  au port vers 16h avec breuvage apprécié sur le quai face au port sous un ciel presque ensoleillé.

     Excellente soirée  dans notre repère de pirates Le Croguervol où l’accueil est toujours au top! Les breuvages illicites tels que le rhum arrangé coulent à flot. Petite pensée pour nos amis aillant fait une partie du trajet pour nous accompagner sans avoir le privilège du diner à notre « spot » de Concarneau.

     Dodo bien mérité vers 22h. Personne ne demande sont reste, le lendemain  une longue route nous attendant vers Lorient avec vent faible prévu.

     Après une petite balade sur le marché et un café croissants, nous quittons Concarneau à l’aide d’un « mix énergétique » moteur-voile jusqu’à la pointe de Trévignon où nous re-croisons la route d’Eole.

     Il ne nous quittera plus jusqu’à la fin à la grande  joie  de  Guy à la barre de NO LIMIT. Sa formation ira même jusqu’à naviguer voiles en ciseau avec houle soutenue dans le dos.
L’élève s’en sort plutôt bien pendant RUZED fait des tours et contours pour nous attendre.

     Arrivée sous voiles (15 noeuds NO) et grand soleil à Lorient vers 18h où nous trouvons un port de Kernevel dense mais abordable. Marc s’enfile entre deux bateaux sur le ponton sud et nous laisse une place au catway qui vient de se libérer.

Gilles

C’est enfin le tour de Marc de prendre la plume pour la fin du voyage

     Vendredi 24 juin 2016 au soir, arrivée à Lorient, port du Kernevel, seul à bord de RUZED COZ 2, en provenance de Concarneau au vent arrière à plus de 7 nœuds.

     Plus aucune place aux catways visiteurs de Kernevel à cette heure tardive (18h !), mais il reste une place au ponton,  banderollée et marquée en gros caractères ‘Place Réservée’… Elle conviendra fort bien à RUZED COZ 2 pour la nuit vue l’heure avancée. La capitainerie étant fermée, je m’installe donc. Mais, autre problème, cette place bloque la sortie d’un autre voilier qui, lui, est amarré régulièrement au catway.

     Par chance, le skipper (barbu et baba cool) est en train de s’offrir quelques whiskies à bord, en compagnie de son labrador amateur de cacahuètes. Un contact viril pour demander l’autorisation de le bloquer un tantinet, rapidement accordée ‘du moment que tu me réveilles pas en partant demain !’. Promis, juré, nous serons discrets demain à l’aube, comme d’hab.

     Je pars ensuite à la recherche de NO LIMIT et de son équipier Guy qui, lui, a réussi à prendre la dernière place libre aux catways. Je parcours tout le ponton et ne vois ni place libre, ni NO LIMIT ! Diantre, serait-il reparti ?… Mais non, en revenant à ma place, je découvre, entre un 45 pieds et un 42 pieds, NO LIMIT, tout petit, qui se cachait entre les deux… Et c’est là que j’aperçois aussi Franck et Aline en compagnie de Barbara et le chien Inter, venus accueillir NO LIMIT au ponton. Et nous filons tous rapidement à l’abreuvoir local (le Bout du Monde) pour étancher notre soif ardente.

     Puis l’équipe Gilles, Barbara, Franck et Aline nous quittent rapidement, me laissant avec Guy à notre ‘fish and chips’ local. Ce sera donc demain direction Penmarc’h, avec Guy comme équipier sur RUZED COZ, et non pas Port Haliguen comme je l’avais éventuellement envisagé. Je livre ma cabine arrière (peu confortable) à Guy pour la nuit et c’est vers 1 h du matin que nous commençons à fermer l’œil, à cause de deux orchestres infernaux jouant des airs populaires à proximité, les basses à fond la caisse…

     Malgré tout, nous ne remarquons pas l’arrivée du nouvel équipage de NO LIMIT dans la nuit : Grégoire et Adrien se sont installés discrètement à son bord pour la nuit, sans réveiller personne, eux.

     Réveil (discret) samedi matin à 6h45, petit café rapide, puis visite à bord de No Limit : premier contact avec l’équipage (Olivier et Adrien), qui dorment comme des anges… Les dernières recommandations et passations de pouvoirs pour que le nouveau NO LIMIT puisse partir tranquillement vers Etel, et nous appareillons dans l’optique d’arriver ce soir à Kérity : 48 miles en ligne droite à parcourir à 4 nœuds de moyenne = 12 heures (en principe…), sachant qu’il est prévu un vent d’Ouest force 4 / 5 pour toute la journée, pile poil West, c’est à dire dans le nez !

     Et bien oui : ce ne sera pas facile ! Sauf au départ pour sortir de la baie de Lorient où le vent nous permet des pointes au près à 7 nœuds jusqu’à mi-chemin vers Groix, ensuite c’est le début d’une série de virements de bords et de revirements, car nous avons décidé de mettre le moteur le moins possible en marche… Mais, entre Beg Melen et la pointe de Groix, le courant nous scotche au fond malgré le vent fort et, à moins de 2 nœuds, nous sommes contraints de mettre la risée gasoil pour sortir (enfin) de ce mauvais pas, pendant une petite heure le temps de dépasser cette pointe infernale.

     Puis ce sont des virements de bord successifs pendant toute la matinée, par vent d’ouest force 4 / 5 et houle formée, jusqu’à ce qu’enfin l’ile de Groix disparaisse (presque) de notre vue et qu’on découvre le phare de Penfret à l’horizon, droit devant. Quelques heures après, nous tirons un bord carré vers Concarneau, ne pouvant faire mieux qu’un près approximatif avec 2 ris dans la grand-voile. Baie de Concarneau entre 15 et 17 h, nouveau bord vers l’île aux Moutons et nouvelle heure d’aide au moteur à cause du courant et du vent qui s’obstine à venir d’où on veut aller…

     Malgré tout nous ne dépassons pas les 2 à 4 nœuds, freinés par les vagues (la mer est blanche), le vent, et le courants. Les éléments sont contre nous ! Le GPS indique une Heure Prévue d’Arrivée à Kérity entre 22 h et 4 heures du matin… Allez, misons sur 22 h ! Passée l’île aux Moutons, le changement de marée et le vent nous permettent de lâcher les ris et de mettre le cap sur Beg Meil à plus de 4 nœuds: HPA vers 22 / 23 heures ! On reprend espoir…

     Un nouveau grand bord au large, suivi d’un autre vers la baie de Loctudy qui nous rapproche de l’arrivée, toujours prévue à la même heure. Il est 21h lorsque nous arrivons au parc à algues de Lesconil, avec toujours ce vent dans le nez qui nous empêche d’avancer directement et rapidement mais, quand même, avec un superbe soleil dans la face qui ne nous quittera pas jusqu’à l’arrivée.

     Ce sera ensuite une remontée le long de la côte, à marée haute, bout au vent, à 3 nœuds aidés du moteur depuis Lesconil, pour une arrivée à 22 h pile au mouillage à Kérity où un comité d’accueil constitué de Vincent et Natacha sortant du restaurant, et de Dan, sur le quai, nous attend.

     Fourbus mais contents, avec Guy (prêt à repartir !) qui a vaillamment assuré à la barre, nous faisons les comptes : 14 h de navigation rude pour 48 miles annoncés mais probablement plus de 70 miles réalisés, dont environ 3 heures aidés du (vaillant) moteur, le compte est bon: ça s’arrose !

Mais pas ce soir : tout est fermé, alors dodo. Sans manger…

Marc et Guy

Bon, c’est bien beau tout çà, mais qu’est devenu NO LIMIT après son « abandon » par son équipage de convoyage ? La fin de l’aventure racontée par Olivier :

     L’équipe composée de Grégoire, Adrien et moi-même, avons le plaisir de vous annoncer l’arrivée à bon port du NO LIMIT après 8 heures de navigation, une panne de moteur, un mouillage sur l’île de Groix à la voile, et une arrivée au port d’Etel toujours à la voile, avec un changement de voile par des vents force 4, des creux de 2 mètres, et une pointe à 8,3 noeuds.

Nous pensons avoir honoré le Vent des Etocs avec succès.

Nous tenons à vous remercier, pour tout ce que vous avez fait pour nous.

     Le stage effectué en avril nous a permis de garder notre sang-froid et d’acquérir des bases sans lesquelles nous n’aurions jamais pu atteindre le « saint » port d’Etel.

Espérant avoir de vos nouvelles très vite,

Bien à vous, Olivier pour la Dream Team

L’invitation est donc lancée, à quand une croisière VdE vers les rives enchantées de la rivière d’Etel ?

Michel